Algérie

Liberté des médias: «l'exception française»


La France, pays de « Liberté, Egalité, Fraternité », n'a donc pas réussi à forcer le passage d'une loi contrôlant le travail des journalistes au nom de la « sécurité nationale ». Après une épique controverse et une guéguerre à fleuret moucheté entre les pour et les contres, les législateurs européens se sont finalement mis d'accord sur des mesures pour protéger «l'indépendance et le pluralisme des médias». La France n'a pas obtenu l'introduction d'une exception de sécurité nationale afin de pouvoir surveiller des journalistes. La France, chantre de la liberté d'expression avec une conception qui lui est propre, a voulu retourner à l'ère de l'imprimatur pour surveiller le travail des journalistes au nom de la « sécurité nationale ». Le texte de loi de l'UE prévoit des mesures pour protéger les sources des journalistes, garantir l'indépendance, en particulier des médias publics, éviter la suppression arbitraire de contenus par les grandes plateformes, ou encore des obligations de transparence sur la propriété des médias et la publicité gouvernementale. La France, en tête, a voulu introduire, en vain, une clause controversée sur « l'exception de sécurité nationale » pour faire des journalistes une sorte de fonctionnaires chargés de défendre des intérêts qui ne sont pas les leurs. Le sujet est d'autant plus sensible que la France s'est trouvée dans le viseur de Bruxelles après l'affaire récente de la garde à vue de la journaliste du site web d'investigation « Disclose », perçue, par la profession, comme un « viol du secret des sources ». S'il est vrai qu'à l'ère du journalisme citoyen, un fourre-tout ouvert à tous les risques et dangers, l'obligation pour les plateformes de médias sociaux, de donner un préavis de 24h et la possibilité de faire appel, avant de supprimer les articles des médias vérifiés, est qualifié de « dangereux précédent ». Il est vrai que la pratique d'un journalisme de qualité en Europe ou ailleurs dans le monde, est soumise à des pressions sans précédent. Le pouvoir de l'argent sur le monde des médias est de plus en plus pesant, sans parler des contraintes économiques, les ingérences politiques et le volume des fausses informations, ainsi que la vitesse à laquelle elles se propagent. Le challenge pour les journalistes de métier est énorme. « Reporters sans frontières » d'habitude si prompte à dénoncer les « intimidations et autres arrestations » de journalistes dans les pays qui n'entrent pas dans le moule de ses sponsors, est inaudible sur un sujet aussi brûlant que celui du métier de journaliste dans le vieux continent.L'assassinat de pas moins de 90 journalistes par l'armée sioniste à Ghaza n'est pas dans l'ordre des préoccupations de l'UE, qui a décidé de « casser sa tirelire » pour débloquer une aide de 54 milliards d'euros au profit de l'Ukraine. Oui mais, l'Ukraine est si loin de Ghaza...
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)