Algérie

Liberté de dire. Toujours !



C'est toujours au pouvoir que revient l'initiative de désigner ses adversaires. Quoi de plus logique, me diriez-vous, quand c'est à lui que revient l'avantage de choisir les cartes à distribuer. Chaque jour qui passe augmente les raisons, pourtant déjà multiples, de s'indigner. Pourquoi en cultiver d'autres, comme si travailler au retour au calme était inconcevable ' Comme si reconnaître les mérites d'une presse qui n'a reculé devant rien et n'a usé d'aucun appui suspect pour écrire ses lettres de noblesse, quand le système se contorsionnait pour tourner la page sur les crimes commis par ceux que Bouteflika a vite imposés comme ses alliés, n'était toujours pas au programme. La gestion du pays, par ce dernier, devenue insoutenable au fil du temps, a inscrit le journaliste rebelle dans le camp d'ennemi.La réalité du monde de la presse n'a pas changé de tonalité. Au sens où elle n'est pas celle que l'on entend incriminer pour légitimer les tentatives sévères de mise au pas d'un corps «hostile au pays». On s'est inlassablement demandé, avant de trancher à ce propos, à quelle catégorie de population on devrait assimiler ces femmes et ces hommes qui ne filent pas doux et répugnent à rentrer dans le rang.
Attendre de reprendre ses esprits après le coup de massue porté à la liberté du jeune Khaled Drareni. Pour essayer de mieux comprendre ce qui pousse à vouloir à ce point mater la parole ou, à défaut, contrôler la liberté de communiquer sur la vie au quotidien.
Pour analyser, froidement, ce qui se cache derrière l'acharnement que l'on met à vouloir faire taire une presse qui se veut indépendante et que l'on espère avoir à l'usure. Comment imaginer que cela puisse être possible face au principe tellement évident que lorsque l'un se tait, l'autre prend la relève ' J'ai attendu comme lorsque l'on attend de revenir à la réalité et de retrouver le souffle qui m'a manqué à l'annonce d'une condamnation qui en dit long sur ce qui menace la liberté d'exercer son métier comme on conçoit de le faire et le mépris à l'égard d'une opinion que l'on empêche de pactiser avec une presse qui revendique son droit et son devoir d'éclairer les consciences.
M. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)