Algérie

"Libérez les détenus d'opinion"



Tout aussi déterminés que les autres vendredis, les Annabis sont descendus dans la rue, hier, pour dire non à Gaïd Salah et non à l'élection présidentielle organisée par Bensalah. Les manifestants, venus en force des quartiers les plus éloignés de la ville et des localités d'El-Hadjar, de Sidi Amar et d'El-Bouni, se sont rassemblés, comme d'habitude, dès 13h30, en face du théâtre régional Azzedine-Medjoubi, avant de marcher autour du Cours de la Révolution.Pacifiques et parfaitement organisés, les protestataires s'en sont pris à l'instance nationale de dialogue et de médiation, à son coordinateur Karim Younès, au chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, et aux médias proches du pouvoir en place. C'est le général-major Ahmed Gaïd Salah, qualifié de soutien et de protecteur des membres de la bande qui ont pillé le pays, qui aura été le plus décrié tout au long de la marche de ce vendredi.
Les slogans de plus en plus virulents de la foule auront, en effet, le plus visé le chef d'état-major de l'ANP, cité nommément et de manière violente, auquel il a été demandé de se retirer de la scène politique et de ne plus s'obstiner à aller à l'encontre de la volonté populaire.
"El-Gaïd harami ouallah man'voti" (Gaïd malfaiteur, je jure que n'irai pas voter), "Makanch intikhabat maâ el-îssabat !" (Pas d'élections avec la bande) ou encore "Les généraux à la poubelle ou nediw listiqlal", auront été les slogans les plus scandés par la foule, qui était entourée d'un emblème national de plusieurs dizaines de mètres.
Ce rejet catégorique et massif du scrutin présidentiel sans préalable auquel appelle le général Gaïd Salah n'a pas été la seule revendication des manifestants, qui ont réclamé la libération immédiate de Karim Tabbou, de Lakhdar Bouregâa et de tous les autres détenus d'opinion.
Marquant une halte symbolique devant l'ancien palais de justice de la ville, hommes et femmes ont scandé en ch?ur : "Pouvoir assassin" et "Chorta fi el-assima, khafou Rabi" (Policiers d'Alger, craignez Dieu), avant de promettre de poursuivre le hirak jusqu'à ce que le pouvoir revienne au peuple souverain.

A. Allia


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