Il y a un an, le Liban était agressé militairement par Israël. Une campagne punitive qui durera un mois pour se solder par de lourdes pertes humaines et matérielles : 1200 morts et des destructions évaluées à 5 milliards de dollars. Au sortir de cette effroyable épreuve, le Liban a basculé dans une inextricable crise politique et institutionnelle qui tend à rendre le pays ingouvernable. La majorité parlementaire et l?opposition ne sont pas parvenues à un consensus politique susceptible de favoriser un rapide retour à la normale. L?opposition chiite et chrétienne estimait être mal représentée dans les instances exécutives et exigeait la constitution d?un gouvernement d?union nationale plus conforme à ses aspirations. Une exigence repoussée par la majorité parlementaire et le gouvernement libanais dont le chef, Fouad Siniora, s?est longuement évertué à convaincre les ministres chiites et chrétiens de revenir sur leur démission et de réintégrer l?Exécutif. L?enjeu que s?est assigné Fouad Siniora de dénouer la crise politique et de remettre les institutions élues au travail a été contrarié par l?inflexibilité des uns et des autres. La crise est même éligible à prendre encore plus d?ampleur si les accords politiques ne sont pas trouvés au sein du parlement libanais pour trouver un remplaçant constitutionnellement désigné au président Emile Lahoud après l?expiration de son mandat. Le Liban pourrait alors se trouver exposé à une instabilité ouverte sur l?inconnu alors que le pays surmonte à peine les chocs traumatiques qu?ont été l?assassinat de l?ancien Premier ministre Rafic Hariri et l?agression armée israélienne. La multiplication des attentats, les assassinats de personnalités politiques et de journalistes, la durable confrontation à Nahr El Bared entre l?armée libanaise et le groupuscule Fath Al Islam, sont autant de séquences fortes d?un scénario du pire. Pour autant, il n?est pas exclu que les Libanais puissent trouver un consensus qui leur permettra de relancer la machine économique ? et d?entreprendre la reconstruction du pays en partie détruit par les bombardements israéliens d?il y a un an ? tout en engageant le processus imposé par des échéances aussi majeures que la nomination d?un nouveau président de la République et la constitution d?un gouvernement investi des pouvoirs d?agir. A cet égard, les observateurs attendent avec intérêt la conférence inter-libanaise prévue du 14 au 16 juillet dans la région de Paris, une réunion qui pourrait enfin désamorcer le climat de très forte tension qui pèse sur un pays qui a enduré trop de souffrances au cours de ces dernières années pour que cela soit le seul fait du hasard ou une volonté acharnée des Libanais de s?autodétruire. Au contraire, le Liban est empêché de vivre en paix et d?offrir à ses enfants les conditions d?existence liées enfin à une ère de stabilité. Il n?est que trop flagrant que la crise qui paralyse le Liban ne peut profiter qu?à ses ennemis avérés ou occultes. Les Libanais, face à la montée des périls, n?ont que la ressource de l?union sacrée.
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Posté Le : 12/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine Lotfi
Source : www.elwatan.com