Algérie

Liban : démission surprise du Premier ministre, nouvelle période d'incertitude


Liban : démission surprise du Premier ministre, nouvelle période d'incertitude
Le Liban se retrouve samedi sans gouvernement après la démission surprise du Premier ministre Najib Mikati, à un moment où le pays fait face à une instabilité aussi bien sur le plan interne qu'au niveau de sa frontière avec la Syrie.
Najib Mikati, le Premier ministre libanais, a présenté officiellement samedi sa lettre de démission au chef de l'Etat, Michel Sleimane, qui va demander au gouvernement d'expédier les affaires courantes du pays.
Le Premier ministre a annoncé son départ peu après une réunion du gouvernement vendredi soir, lors de laquelle il a été mis en échec par une coalition formée de ministres du Mouvement Amal et du Hezbollah ainsi que d'un parti dirigé par l'ex général, Michel Aoun.
Différends au sein de la politique interne
A sa sortie du palais présidentiel, Mikati (57 ans), a annoncé qu'il démissionnait pour permettre la formation d'un "gouvernement de salut national", un voeux difficile à concrétiser dans les circonstances politiques que traverse le Liban en ce moment.
En effet, la démission du Premier ministre intervient dans un contexte délicat sur tous les plans. Majorité et opposition ne parviennent pas à s'entendre sur une nouvelle loi électorale, malgré des semaines de négociations ardues. Ce désaccord pourrait provoquer le report du scrutin et créer un vide au niveau du pouvoir législatif.
En l'absence d'accord entre les protagonistes, la formation d'un nouveau gouvernement pourrait s'avérer difficile. Le Liban risque de se retrouver alors sans pouvoir exécutif, et dans quelques semaines sans Parlement.
Le pays vit au rythme de la crise syrienne
Sur le plan sécuritaire, le Liban vit au rythme de la crise syrienne qui a depuis longtemps traversé la frontière. La présence d'un millions de Syriens, soit le quart de la population, provoque des tensions et une forte pression économique.
Le ministre libanais des Affaires étrangères et des Emigrés, M. Adnan Mansour, avait appelé au cours de cette semaine les autorités libanaises à "prendre les mesures nécessaires sur la base du respect de la décision de Beyrouth d'être à l'écart des événements en Syrie", tout en mettant en garde contre "l'infiltration en Syrie de personnes armées via le Liban".
Très divisés sur la crise en Syrie, les Libanais ne parviennent pas à maintenir leurs différends dans le cadre politique. Les incidents violents et les tensions interethniques se multiplient.
Dans la ville de Tripoli, au Nord, les tensions dégénèrent en affrontements armés , qui ont fait ces deux derniers jours une trentaine de morts et de blessés
La presse libanaise dubitative
La presse libanaise, dans son ensemble, se posait samedi de nombreuses questions sur la démission du Premier ministre libanais et ses répercussions sur le pays, en proie à des instabilités sécuritaires et économiques.
Selon le quotidien Al-Akhbar, proche du Hezbollah, "la démission de Najib Mikati est largement liée à la crise syrienne et on peut s'attendre à des tensions sécuritaires non seulement sur la frontière avec la Syrie mais aussi à l'intérieur du pays".
Le quotidien an-Nahar, proche de l'alliance du 14 mars (opposition), se demande dans si cette démission était susceptible de créer "un choc positif dans un environnement politique délétère".
Pour ce quotidien, "les milieux gouvernementaux n'ont pas été surpris par cette démission et le transfert de la grille des salaires du secteur public au Parlement jeudi devrait être la dernière réalisation à inscrire à l'actif de ce cabinet".
Pour le journal Assafir, proche de la majorité, la démission du gouvernement "libère tout le monde et ouvre la voie à des règlements internes".
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