Algérie

Liaison dangereuse sur internet 106e partie et fin



Liaison dangereuse sur internet 106e partie et fin
Résumé : Il est près de minuit lorsque Djaâfar rentre à la maison. La journée a été longue et angoissante. Fateha est soulagée de le voir rentrer sain et sauf. Il lui raconte tout ce qui s'est passé. Quelques semaines plus tard, ils se rendent au tribunal où Tahar est présenté pour délit de chantage, de publication de photos indécentes, de diffusion de vidéos et de violation de la vie privée. La gendarmerie est remontée à d'autres jeunes filles qui n'ont pas osé témoigner pour éviter la honte à leur famille. Cela brisera leur avenir. Notre société ne pardonne pas les écarts, surtout quand il s'agit de l'honneur et de la femme.Djaâfar est appelé à la barre pour répondre aux questions du procureur.- Je comprends qu'elles aient honte... Ma fille avait si honte qu'elle a décidé de se suicider un soir où sa mère et moi étions pris par le travail... Il ne s'est pas contenté de la harceler, elle a vendu ses bijoux pour le contenter et elle croyait en finir avec son chantage... Il a pris son argent et sa vie... Oui, sa vie aussi ! C'est un criminel ! J'ai perdu ma fille à cause de lui... Je ne pourrai jamais le lui pardonner !Il est évident que son harcèlement et la diffusion ont poussé la jeune fille à l'extrême, le procureur demande au juge d'en tenir compte.La sentence est prononcée deux semaines plus tard. Djaâfar et Fateha sont retournés à Chéraga, et cette fois, elle est entrée dans la salle d'audience. Elle regarde Tahar et tente de trouver ce qu'il avait de séduisant pour que sa fille craque pour lui. Il est beau garçon malgré la barbe qui lui mange le visage. Le juge ne tardera pas à arriver. Fateha retient son souffle tout en s'accrochant au bras de son mari. Elle est tendue. Elle attend beaucoup du juge. Lorsque ce dernier rend sa sentence, elle ne cache pas sa déception.- C'est peu ! Il a brisé des vies !, crie-t-elle, alors que son mari l'exhorte au calme. Fateha pleure, se débattant faiblement alors que la famille de Tahar se tournait vers eux.- C'est un monstre ! A cause de lui, on a perdu tout ce qu'on avait, une fille gentille, belle et intelligente ! Il a réussi à la berner avec ces mots doux... Il mérité la prison à vie !- Du calme !, tonne le juge. Il en a pour plusieurs années ! Il en perdra beaucoup derrière les barreaux !- Après ce qu'ont enduré ces filles, crie-t-elle, il mérite plus !- Sortons !L'air de la salle lui semble oppressant. Elle veut bien sortir. Quoi qu'elle puisse dire, la sentence resterait la même. Elle essuie ses larmes une fois dehors. Elle respire à pleins poumons, tout en pensant à sa fille.- C'est peu...- Ils ne peuvent pas lui imputer la mort de notre fille !, la raisonne Djaâfar. Il en a pour sept ans de prison... Il aura chaque jour, chaque nuit, pour penser à elle, aux autres victimes. Il aura tout le temps d'avoir des regrets !- Oui, c'est vrai ! Mais si seulement cela n'était pas arrivé...La famille de Tahar sort du tribunal et tombe sur eux. Le père baisse les yeux, honteux. La mère en larmes s'arrête à leur hauteur. Elle s'adresse à Fateha.- Je partage votre douleur, lui dit-elle. Je comprends votre peine et votre colère ! Pardonnez-lui ! Il est jeune...Fateha secoue la tête. C'est aussi au-dessus de ses forces.- Jamais je ne pourrai lui pardonner ! A cause de lui, ma fille n'aura plus le temps de vieillir... Elle nous a quittés jeune, trop jeune !- Je vous en prie...Fateha se détourne d'elle et de sa famille. Elle rejoint Djaâfar qui l'attend.- La pauvre, elle aussi vient de perdre son fils, dit-il. Même si pour nous c'est un monstre, pour elle c'est différent !- Oui, mais elle le perd de façon temporaire, réplique-t-elle. Rentrons !Ils ne vont pas à Bouira mais à Oran, par voiture. Maintenant que la justice avait rendu sa sentence, Djaâfar se sent apaisé. Fateha aussi. Ils vont se recueillir sur la tombe de leur fille.Des fleurs ont poussé, arrosées régulièrement par ses grands-parents. Fateha pleure un long moment avant d'avoir la force de lui raconter que Tahar était condamné à sept ans de prison.- Il ne pourra plus harceler les filles comme toi... Repose en paix mon enfant adoré, justice a été faite !- Oui, la justice a tranché ! Tu dois nous regarder du Paradis ! On t'aime...Un vent s'est mis à souffler, séchant ses yeux et ses joues de ses larmes brûlantes. Fateha remarque que le vent tournait autour d'eux, soulevant des feuilles mortes, les emportant au loin et faisant courber les fleurs des tombes avoisinantes.- Malgré tout, j'ai des regrets ! Inès, je t'aime tant !Fateha relève la tête vers lui, et là, elle voit Inès derrière lui, le visage éclairé d'un sourire et des lueurs dans les yeux comme du temps où elle était heureuse.- Djaâfar, murmure-t-elle en la lui désignant du menton.Son mari se tourne et des oiseaux prennent leur envol.- Je croyais qu'il y avait quelqu'un derrière moi, dit-il.Fateha soupire tout en secouant la tête. Elle n'en revient pas. Elle ne l'a pas imaginé. Elle a bel et bien vu sa fille.- A ta pâleur, tu as vu un fantôme !- Non... Tu ne me croiras pas ! J'ai vu... Il m'a semblé voir Inès en train de sourire, lâche-t-elle. Quand tu t'es retourné, elle s'est volatilisée en même temps que ces oiseaux !Djaâfar hoche la tête.- J'ai senti sa présence, lui confie-t-il. Elle est en paix... Elle va trouver le repos ! Viens, il est temps de rentrer, dit-il en lui tendant la main pour l'aider à se relever.Une fois debout, elle regarde autour d'elle, cherchant Inès. Aucune trace d'elle. Alors qu'elle garde un moment les yeux fermés, espérant qu'elle serait là lorsqu'elle les rouvrirait. Mais Inès n'est pas réapparue. Elle doit se faire à l'idée de l'avoir imaginée. Dans le fond, ce n'était pas la première fois qu'il lui semblait l'apercevoir. La voir, l'imaginer la console de son absence.Tout en se rappelant le bonheur qui irradiait de son visage, elle se dit que là où elle est, sa fille a trouvé la paix. A eux de trouver la leur.Elle pose la main sur le bras de son mari et, ensemble, ils quittent le cimetière où repose la prunelle de leurs yeux. Subitement, un peu comme si Dame Nature voulait leur envoyer un message, le vent s'est arrêté. Il ne souffle plus, il ne soulève plus les feuilles mortes. A l'ombre des branches des arbres qui s'élèvent autour du cimetière, les tombes sont à l'abri du soleil et des caprices du ciel. Du haut de ces branches, on pouvait entendre les oiseaux reprendre leurs chants comme pour bercer leur fille dans son sommeil éternel, mettant du baume à leur c?ur meurtri. Djaâfar et Fateha allaient réapprendre à vivre. En attendant de la retrouver...FINA. K.NomAdresse email




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