LFP : Fin de mission

Le retrait de la délégation par la Fédération algérienne de football (FAF) place la Ligue de football professionnel (LFP) dans une situation inconfortable.Usant de l'article 20 de la convention FAF-LFP, la fédération l'a mis en ?uvre pour mettre un terme à la présence de Mahfoud Kerbadj à la tête de l'instance de la LFP. Réagissant à la décision prise hier à Sétif en marge de la réunion du bureau fédéral, Mahfoud Kerbadj a tenu à préciser : «Sur le retrait de la délégation à la LFP par la FAF, je n'ai rien à dire. C'est mentionné noir sur blanc, article 20 de la convention, que la délégation peut être retirée. A mon humble avis, il y a une petite confusion.
Le président de la LFP est élu par l'assemblée générale de la ligue et c'est elle seule qui peut mettre un terme à son mandat. Il faut faire la différence entre la ligue en tant que démembrement de la fédération qui gère les compétitions et d'un autre côté le président et le bureau de la ligue. L'assemblée générale m'a donné mandat et elle seule peut me le retirer.»
Mahfoud Kerbadj semble ignorer l'article des statuts de la Ligue de football professionnel qui précise à l'article 7 alinéa 7-3 : «Le retrait de la délégation par la FAF entraîne automatiquement la suspension de l'organe délibérant de la LFP (le conseil d'administration).» Cet article est complété par l'alinéa 7 de l'article 20 de la convention FAF-LFP qui indique : «En cas de retrait de la délégation, la structure (LFP) sera gérée provisoirement par la FAF.»
A priori, la fédération a déjà pris ses dispositions pour la poursuite du fonctionnement de la ligue, et ce, à travers l'installation d'un directoire qui se composerait de trois membres, tous issus du bureau fédéral. Que va-t-il se passer après la décision de Sétif ' Combien de temps le directoire va-t-il gérer la ligue ' A un moment donné, il faudra organiser une assemblée générale ordinaire de présentation des bilans moral et financier. La convocation de l'AGO est du seul ressort du président de la LFP.
Justement, la ligue est en train de finaliser son bilan. Par contre, s'il faut convoquer une assemblée générale extraordinaire avec un seul point à l'ordre du jour et qui sera présidée par le président de la LFP, cela sera le fait de la demande du président de la LFP, du président de la FAF ou à la demande des deux tiers de ses membres à jour de leurs cotisations.
Mahfoud Kerbadj souhaite pouvoir organiser l'assemblée générale ordinaire au printemps prochain, avant celle de la FAF, pour présenter son bilan et quitter ainsi la ligue? sans écarter l'hypothèse d'un retour à la tête de la LFP, si bien sûr les membres de l'assemblée générale lui renouvellent leur confiance et si d'aventure il voulait revenir par le biais d'un mandatement.
En marge du bureau fédéral, Mahfoud Kerbadj a tenu à s'exprimer sur le «chahut» qu'a provoqué la délivrance de deux licences au profit de l'ES Sétif durant le mercato. «Beaucoup m'ont accusé de favoritisme à l'endroit de l'ES Sétif. Je réponds que ce n'est pas vrai pour au moins deux raisons. D'abord, il y avait la date butoir du 15 janvier fixée par la CAF pour l'inscription de joueurs aux compétitions inter-clubs qu'elle organise.
Si la ligue n'avait pas délivré les deux licences aux joueurs de Sétif, ces derniers ne pouvaient pas prendre part à la Champion's league. Ensuite, la dette de Sétif peut facilement être recouvrée par l'argent que ce club détient au niveau de la ligue (droits télé). Il est solvable, contrairement à beaucoup d'autres.
Son dû est au niveau de la ligue et il est supérieur à sa dette. A ma connaissance, la ligue est là pour aider les clubs dans le cadre du règlement. Elle en est l'émanation. Beaucoup l'oublient.» Les jours et semaines à venir nous renseigneront sur le devenir de cette structure qui gère le football professionnel.