Algérie

«Lex Americana» (III)



«Lex Americana» (III)
Tant qu'existaient deux grands blocs antagonistes, un glacis s'est établi autour de chacun d'eux, toute violation des principes de l'ONU à l'intérieur d'un des blocs n'entraînant aucune réaction sérieuse de la part de l'autre. Cette acceptation tacite et réciproque a plus ou moins bien fait ses preuves, mettant à l'abri d'une guerre les populations des deux blocs - mais n'empêchant pas, malheureusement, les conflits externes.Depuis 1990, tout a changé : plus de blocs, plus de glacis, plus d'abri. Les trois principes de l'ONU tombent chaque jour un peu plus en désuétude, faisant place dans les relations internationales à la loi de la jungle, à la loi du plus fort. Le plus fort étant en l'occurrence les Etats-Unis, ce pays déforme la loi internationale pour l'adapter à ses besoins hégémoniques ou agit tout simplement comme si la loi n'existait pas. Pour cela, il suffit de dresser la liste des guerres et agressions militaires états-uniennes pour s'en apercevoir. L'interprétation de la notion de menace pour la paix et la sécurité internationales : la Charte des Nations unies confère au Conseil de sécurité la responsabilité de lutter contre cette menace en prenant les mesures nécessaires dans l'éventualité d'une agression d'un Etat par un autre. Dans le cas des attentats du 11 septembre, afin de transformer cet acte de terrorisme interne en menace pour la paix internationale et d'obtenir ainsi la caution de l'ONU, les USA ont prétendu qu'il s'agissait d'un «acte de guerre» soutenu par un Etat étranger. Pour les raisons mentionnées plus haut, le Conseil de sécurité a suivi cette argumentation, «autorisant» ainsi la guerre américaine contre l'Afghanistan. Si l'ONU avait rempli correctement son rôle, elle aurait bien entendu rejeté la demande des Etats-Unis. Plus encore, elle n'aurait jamais toléré que l'agresseur américain déclenche ses bombardements. Mais depuis 1990, l'ONU n'est plus en mesure ou n'a plus la volonté de s'opposer à l'arbitraire de Washington. En 2002, la Maison-Blanche n'estime même plus nécessaire de recourir à une interprétation abusive de la Charte de l'ONU. Elle se déclare «menacée» par une attaque «future» et agit de manière «préventive» - que l'ONU suive ou non. Le Conseil de sécurité de l'ONU a-t-il le droit de déclarer la guerre ' Aucun article de la Charte et aucun autre texte ne donne au Conseil un tel pouvoir. Une intervention n'est prévue qu'en cas de légitime défense, c'est-à-dire lorsqu'un conflit a déjà éclaté et que des mesures sont à prendre contre le pays agresseur. Ni dans le cas de l'Afghanistan en octobre 2001, ni dans celui de l'Irak un an plus tard, une telle intervention n'est justifiable. Une guerre par procuration, menée au nom des Nations unies par un Etat ou groupe d'Etats (par l'exemple l'OTAN) n'est pas davantage admise ou couverte par le droit international. Et pourtant, il faut rappeler que plus de 90% des pays siégeant à l'Assemblée générale des Nations unies n'ont pas du tout été consultés et ne le seront pas. Et c'est cependant en leur nom que les USA et leurs vassaux ont déclaré la guerre à l'Irak. On mesure le degré de perversion atteint par ce qui devait être à l'origine un système de sécurité collective. (A suivre)




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