Algérie

Levée des sanctions contre les "tricheurs" au Bac Les enseignants consternés



Levée des sanctions contre les
Les réactions n'ont pas tardé suite à la décision du Premier ministre de permettre aux exclus de l'examen du bac de refaire l'année, annulant du coup les sanctions à l'encontre des candidats accusés de tricherie.Alors que devant la Direction de l'éducation des dizaines de parents, accompagnés de leurs enfants, se regroupent toujours exigeant d'être reçus pour s'enquérir des recours, les enseignants, tous syndicats confondus, crient, pour leur part, au scandale. Ainsi le coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, contacté par Liberté, a affirmé que "c'est une décision hâtive qui va porter atteinte au bac et à la corporation. Il aurait mieux
fallu attendre l'étude au cas par cas comme annoncé par le ministère au lieu d'accorder un pardon général". Il anticipe d'ores et déjà les implications d'une telle décision "prise dans un souci d'apaisement social".
Et de poursuivre : "Nous allons assister à de graves dérives qui risquent de se faire sentir dès 2014... Les élèves vont pouvoir récidiver avec une tricherie massive quand ils verront qu'en 2013, il n'y a pas eu de sanctions. Ils vont avoir un sentiment d'impunité et c'est un véritable coup dur pour le baccalauréat algérien et des dérives sont attendus quand on n'applique pas toutes les lois." Même son de cloche du côté du porte-parole du CLA à Oran qui, pour sa part, y voit "une décision politique pour calmer la tension sociale sans tenir compte du critère pédagogique", nous explique M. Hakem, qui évoque ses appréhensions pour 2014 et pour le système éducatif en général.
"Après cette grave décision prise sans consulter la société civile, nous nous posons la question comment continuer à enseigner et à apprendre à nos enfants ce qu'est le travail honnête, comment empêcher les élèves de frauder et quelle crédibilité pour le bac." L'enseignement supérieur n'est pas en reste lui qui s'apprête à accueillir ces nouveaux bacheliers, et là encore des universitaires jugent sévèrement ce qui se passe.
"Cela fait des années qu'il y a une gestion anormale dans tout le système éducatif, à chaque palier on ajoute le comble de la médiocrité et à l'université, on récolte le fruit".
Cet universitaire ajoute plus loin que la situation était quasi inextricable puisque dans le tas "il n'y avait aucune solution pour préserver le droit de ceux qui ont pu être lésés", ajoutant encore que "ce sont les années Benbouzid que tout le monde paye".
D. L
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