Algérie

Levée de boucliers mondiale sur la mesure européenne



Levée de boucliers mondiale sur la mesure européenne
L'entêtement européen à  maintenir cette mesure unilatérale malgré l'opposition du reste du monde, et qui se nourrit de l'alibi écolo, risque de radicaliser les positions. Les enjeux environnementaux semblent àªtre le fer de lance de la présidence danoise de l'Union des 27. Le ministre danois en charge du Climat a réaffirmé hier, selon AFP, que «l'UE maintiendra son système, tant qu'une solution internationale n'aura pas été trouvée pour réduire les émissions du transport aérien». Entrée en vigueur le 1er janvier dernier, le système ETS oblige les compagnies aériennes à  acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2. La nouvelle réglementation européenne devrait rapporter au budget communautaire 256 millions d'euros en 2012. Or, de cette cagnotte rien n'ira au développement des technologies moins polluantes. Ce qui a pour don de choquer, et surtout d'écorner le verbiage vert de la Commission. L'ETS, qui est en soi une mesure unilatérale qui ne repose sur aucune règle de droit, n'a pas reçu l'accord de l'Organisation de l'aviation civile internationale, 26 des 36 membres permanents la contestent. L'UE n'en démord pas pour autant et annonce une amende de 100 euros par tonne de CO2 non payée par les compagnies. Les plus récalcitrantes risquent de se voir retirer les droits de survol et de trafic dans l'UE. Cet entêtement pourrait pourtant coûter cher aux Européens qui compliquent de fait le fonctionnement des liaisons aériennes. Les grandes compagnies américaines et asiatiques en longs-courriers feront d'ailleurs tout pour éviter les hubs européens pour transiter par le Moyen-Orient. Il y a aussi les risques des représailles. Vingt-neuf pays opposés aux mesures européennes, à  leur tête les USA, la Chine et l'Inde, ont récemment signé à  Moscou une déclaration conjointe permettant d'introduire toute mesure pour bloquer complètement le système européen ou le retarder. La Chine vient d'ouvrir le bal en bloquant une commande de nouveaux longs-courriers Airbus. De son côté, la Russie vient d'annoncer une mesure très redoutée par les compagnies européennes avec la restriction des itinéraires transsibériens.
Les coûts que pourraient engendrer une telle mesure et se répercuter sur la billetterie risquent d'être intolérables dans un contexte de flambée des cours des carburants aussi bien pour les compagnies aériennes que pour les voyageurs. Air Algérie concernée D'ailleurs, le mystère plane toujours à  ce propos. Le PDG d'Aigle Azur, Meziane Idjerouidène, nous confiait hier ne pas àªtre en mesure pour l'heure d'avancer une estimation. Il a précisé que la compagnie aérienne française Low Cost, spécialisée dans les destinations du Sud, n'a pas encore évalué l'impact que pourrait avoir cette taxe sur la billetterie. La question pose d'ailleurs un vrai dilemme aux compagnies aériennes africaines, notamment Air Algérie laquelle, contrairement à  ses concurrentes du continent noir, se verra imposée dès cette année la taxe carbone. Malgré leur franche opposition à  cette taxe, les responsables du pavillon national n'ont jamais évoqué avec précision l'impact de la taxe. La facture risque de s'avérer salée. 80% des destinations d'Air Algérie se font vers l'Europe. La compagnie aérienne a reçu une aide publique de 950 millions d'euros afin de rajeunir sa flotte et développer son réseau à  l'international, plus particulièrement vers l'Afrique. Cependant, l'infrastructure aéroportuaire nécessaire à  la création d'un hub fait cruellement défaut. La compagnie publique doit aussi faire face à  des déséquilibres internes tels que les sureffectifs, les coûts induits par ses agences commerciales à  défaut d'un développement notable de la billetterie électronique, ainsi que l'externalisation de certains services qui ne font que grever son budget.

 


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