Algérie


Leurre
L'entourage du président Bouteflika, qui a décidé de promouvoir sa candidature envers et contre tout bon sens (nous ne cesserons de le répéter), a cru tirer de sa manche une carte maîtresse pour l'opposer aux adversaires du quatrième mandat et les faire taire à jamais. C'était lundi, à l'occasion du déplacement du Président-candidat au Conseil constitutionnel. L'opération a été savamment orchestrée, avec moult effets de surprise et d'illusions, dans le but évident de leurrer les journalistes et photographes présents sur les lieux. Sorte d'argument massue destiné à lever définitivement chez l'opinion publique algérienne et les observateurs étrangers les doutes sur la capacité physique et intellectuelle du chef de l'Etat à rempiler pour un quatrième mandat.Mais tout laisse à penser que l'effet produit par l'orchestration, toute cousue de fil blanc, est à l'exact opposé de celui escompté. C'est que les auteurs de la mise en scène, visiblement en retard sur la révolution numérique, ont compté sans la vigilance et le génie des spécialistes de l'image qui n'ont pas tardé à y voir une entourloupette. En effet, juste après la diffusion, par l'ENTV, des images où l'on voyait le Président signer un document, la Toile n'avait pas tardé à s'enflammer. Pour les internautes, pas la moindre incertitude : les images de l'Unique ne sont qu'un montage d'amateurs et, qui plus est, montrent le Président-candidat sous son plus mauvais jour avec des yeux hagards, une voix cassée et un gros trou de mémoire.C'est là une preuve que la fiction ne peut pas toujours cacher la réalité. Encore moins avec des gens qui en sont encore à des bricolages d'images qui remontent à l'époque de la guerre froide entre Khrouchtchev et Kennedy. Conséquence : le doute se réinstalle à nouveau chez les partisans du quatrième mandat, pendant que les opposants se voient confortés dans leur conviction que le Président ne peut raisonnablement y aller. Et si déjà pour cette cérémonie de dépôt des signatures au Conseil constitutionnel, la mise en scène a fait pschitt, on se demande alors à quel stratagème il sera fait appel pour la cérémonie d'investiture où le Président élu doit, debout et devant les cadres de la nation, prêter serment.NomAdresse email




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