Algérie

Leur utilisation en débat



Leur utilisation en débat
Alarme ? Un cas de toxicomanie sur trois est dû à l'usage de médicaments en guise de psychotropes. Cette pratique qui, par la force de l'indifférence, s'est petit à petit fait sa place parmi les jeunes toxicomanes, affole les spécialistes...Parmi ces deniers, la chef de service de pharmacologie et toxicologie au CHU Oran, Haciba Rezkallah, qui participait hier à Oran au congrès national des pharmaciens.Selon une étude menée par son équipe, sur 879 cas de demandes d'analyses toxicologiques enregistrés en 2013, les psychotropes étaient impliqués dans 36% des cas, soit 316 personnes. L'enquête a révélé des intoxications volontaires et accidentelles (erreurs thérapeutiques ou usages médicamenteux). Une autre enquête du même service a été réalisée en deux volets (la prescription du psychotrope et son détournement de sa vocation médicamenteuse), impliquant 50 neuropsychiatres d'Oran, de Sidi Bel-Abbès et de Tlemcen et 150 pharmaciens d'officine de ces trois wilayas.Elle a démontré que les psychotropes les plus prescrits et les plus demandés sont le «Benzodiazépine» prescrit par 84% des cliniciens interrogés et le «Trihexyphénidyle». La quasi-totalité des cliniciens interrogés ont indiqué que certains de leurs patients abusent et détournent les médicaments prescrits, soulignant que leur nombre est en augmentation.Pour les pharmaciens, la majorité a affirmé avoir eu des problèmes avec les patients dans le cas de la prescription d'un antidépresseur ou autres (56% d'entre eux rencontrent fréquemment ces problèmes, 8% quotidiennement et 3% ont affaire à des ordonnances suspectes). Des pharmaciens participant au congrès, interrogés par l'APS, estiment qu'il est temps de prendre en considération la législation en vigueur, l'article 16 de la loi du 25 décembre 2004 relative à la prévention et la répression de l'usage et du trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, stipule une peine de 5 à 15 ans de prison assortie d'une amende pour tout pharmacien qui fournit des psychotropes sur présentation d'une fausse ordonnance.Sur instruction de la Direction de la santé, les propriétaires d'officines sont sommés de ne servir aucune ordonnance comprenant des psychotropes avant le passage du patient devant le contrôle médical. Cette mesure est valable pour tous les malades et même les plus âgés. Selon les chiffres fournis par la sûreté de la wilaya d'Oran, plus de 66 200 comprimés psychotropes ont été saisis en 2013, soit plus que le double de la quantité saisie en 2012 qui était de 31 498 comprimés.À cet alarmant constat, le professeur Haciba Rezkallah, indique qu'il y a lieu de renforcer la réglementation en la matière, instaurer des mesures préventives, multiplier les campagnes de sensibilisation. Seule façon d'agir afin de «faire face au phénomène de la toxicomanie qui touche de plus en plus de sujets jeunes», ajoute-t-elle.




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