Algérie

Leur usine toujours fermée depuis le 8 mai 2011 à M'sila



Malgré les décisions de justice prononcées en faveur de la réouverture de l'usine et les nombreuses réunions tenues avec le partenaire social (UGTA) et les autorités locales, Algal Plus demeure toujours bloquée depuis 9 mois.Dans une lettre adressée au président de la République, les ouvriers non-grévistes de l'usine d'aluminium de M'sila, Algal Plus, demandent au chef de l'Etat de les protéger contre ceux qui veulent les empêcher de reprendre le chemin de l'usine.
?C'est l'ultime recours d'une soixantaine d'ouvriers qui veulent retourner au travail?, lit-on dans l'appel de détresse. ?Même l'appel du chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, n'a rien donné, alors nous avons décidé d'écrire au président de la République?, dira un représentant des ouvriers. Dans cette lettre, ils dénoncent le silence des autorités locales.
?Ce blocage, qui dure depuis 10 mois, n'est que l'action d'un groupe de personnes qui oblige, par la force et des moyens d'intimidation, les travailleurs à ne pas reprendre le travail?, dira un autre ouvrier non-gréviste. Algal Plus est une entreprise qui fait travailler plus de 400 personnes, qui ont été empêchées de rejoindre leur lieu de travail par une poignée d'individus.
?Stop à la grève ! Halte au racket, tel est le mot d'ordre d'un collectif d'ouvriers qui dénonce le blocus de leur usine imposé par un groupe de personnes dont le contrat a expiré?, dira un père de famille.
?Ne pas faire la grève est aussi un droit?, ajoute-t-il. ?J'ai une famille qu'il faut nourrir et je n'ai pas d'autre emploi. Il faut trouver rapidement une solution?, conclut-il.
Cet ouvrier, qui n'est pas le seul à vouloir reprendre le travail, a peur de se rendre à l'usine. ?Je ne peux pas me rendre à l'usine, même le propriétaire a été séquestré et menacé?, dira-t-il. ?Dernièrement, un huissier de justice qui était en plein exercice de ses fonctions, a été agressé par cette poignée de pseudo-ouvriers?, ajoute-t-il.
Tous les ouvriers en chômage nous ont confié qu'ils ont insisté sur la réouverture de leur usine et d'assurer leur sécurité et celle de leur usine. Un autre ouvrier affirme que le patron fait tout ?pour sauver l'unité dans une conjoncture économique difficile. S'il avait voulu brader l'usine, il l'aurait déjà fait.? ?L'usine Algal Plus, avec une capacité de production de 15 000 tonnes/ an de profilés aluminium, en alliages 6060/6063, dans toutes les formes, 800 références en 2011 (250 références en 2007), arrive à exporter vers la Tunisie, l'Angleterre et la France?. ?Avant ce blocage, nous avons prévu de commercialiser 10 000 tonnes/an dans 2 ans et monter en cadence jusqu'à 40 000 tonnes en 2015 grâce à l'installation de nouvelles presses sur notre site d'une superficie de 123 000 m2, a-t-il expliqué. Malgré les deux décisions de justice prononcées en faveur de la reprise du travail et les nombreuses réunions avec le partenaire social (UGTA) et les autorités locales, Algal Plus demeure toujours bloquée depuis le 8 mai 2011.
Selon le gérant de l'usine, Farid Dekar, joint par téléphone, seul ?un groupe d'individus, dont nombre d'entre eux n'ont aucune relation contractuelle avec Algal Plus, bloque l'accès de l'usine? et ?cela rend quasi impossible l'accès au travail pour la majorité des ouvriers.? ?Il est inacceptable qu'un groupe d'individus paralyse de cette façon l'activité de toute une usine. Non seulement il est illégal de bloquer l'accès d'un site, mais ce mouvement a appauvri des centaines de familles?, a estimé le gérant. ?Pourquoi les décisions de justice ne sont-elles pas appliquées'
Comment un groupe de quelques personnes continue-t-il à imposer son diktat devant les autorités compétentes, et qui agit impunément au vu et au su des autorités locales et nationales en charge des dossiers d'investissement et des collectivités locales' Notre usine n'a-t-elle pas le droit à une protection '?, s'est-il demandé.
Même le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a lancé un appel aux ouvriers, lors de sa visite le 18 novembre dernier à M'sila, pour la reprise du travail, mais en vain.
Rappelons que depuis le 8 mai dernier, une vingtaine de salariés empêche toute production dans l'usine d'aluminium Algal Plus, non pas pour renégocier un nouvel accord d'entreprise sur la réorganisation du travail ou sur des augmentations de salaire mais pour exiger la nationalisation de l'usine et dénoncer, selon eux, la privatisation de cette unité. Documents officiels à l'appui, le patron, M. Farid Dekar, a rappelé, qu'il est clairement signifié que ?les revendications de cette poignée d'individus sont ?illégales'?.
Et d'ajouter : ?Avant son rachat, Algal Plus, alors entreprise publique sous le nom de Metanof, accumulait un déficit financier de 633 millions de dinars et des dettes de 2,652 milliards de dinars ainsi que des terres hypothéquées auprès de la Banque extérieure d'Algérie?, a tenu à rappeler le propriétaire.
?Quelques mois après sa privatisation, décision prise par le CPE le 17 juillet 2006, l'entreprise se redresse et fait un chiffre d'affaires annuel de 1,3 milliard de dinars?, ajoute-t-il.
En attendant une réaction des autorités, la situation reste bloquée et risque d'empirer au grand dam des travailleurs et même de la population locale qui espère elle aussi une reprise, synonyme d'emplois indirects et de revenus supplémentaires pour la wilaya.
Le marché de l'aluminium, qui a besoin de cette unité, ne peut supporter également ce blocage.
C. B.


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