Algérie

Leur rassemblement a été empêché par les forces de sécurité



Leur rassemblement a été empêché par les forces de sécurité
Les syndicats autonomes structurés au sein de la Confédération des syndicats algériens ne lâchent pas prise et comptent défendre leur droit de siéger à la tripartite. Le dossier d'agrément de la CSA sera déposé au ministère du Travail.Le sit-in des syndicats autonomes devant le siège du Palais du gouvernement n'a finalement pas eu lieu. Comme il fallait s'y attendre, la manifestation a été réprimée par les forces de sécurité. Idem pour le rassemblement que devaient tenir six autres comités affiliés au Snapap Malaoui à la Grande-Poste. Le ton a été donné dès les premières heures de la matinée par l'important dispositif sécuritaire déployé devant la Grande-Poste. Les nombreuses ruelles et espaces publics environnants ont été passés au peigne fin par les policiers.Les premières vérifications d'identité et d'interpellations s'accéléraient au fil de l'approche de l'heure du rendez-vous. 10 heures, la Grande-Poste grouille de passants, de curieux, de journalistes mais surtout de policiers. Il suffit d'une petite baisse de vigilance pour que des groupes de contestataires improvisent une action et scandent des slogans hostiles au pouvoir. Les policiers ne les ménagent point. Ils sont bousculés et malmenés avant d'être violemment poussés dans les fourgons. "C'est complet ! Allez démarre !" lance un membre du dispositif sécuritaire. Même les vieilles femmes du comité des disparus, qui tentaient de se rassembler dans le jardin face à la Grande-Poste, n'ont pas été épargnées. À peine un groupe de manifestants est maîtrisé qu'un autre se constitue. Et rebelote. Nous avons même appris qu'un autre groupe, avec à sa tête Ali Belhadj, s'est rassemblé devant le Parlement.Ceci, sans oublier les lycéens qui auraient eux aussi investi l'annexe du MEN au Ruisseau. L'agitation était à son comble. Nombreux sont les passants qui n'ont pas manqué de faire le lien entre la contestation et l'annonce du quatrième mandat de Bouteflika. Les nombreux policiers mobilisés sur les lieux devaient être sur tous les fronts.D'autant que contre toute attente, ils se sont aperçus de la présence de certains manifestants "d'apparence islamiste", barbus et portants des kamis. Selon certaines indiscrétions, c'est beaucoup plus la présence de ces personnes qui a le plus "intrigué et surpris" les forces de sécurité. L'ambiance s'est à peine calmée après l'interpellation de nombreux manifestants, qu'un autre foyer de contestation est signalé. Les six syndicats structurés au sein de la Confédération des syndicats algériens CSA (Unpef, Snapest, Cnes, Snpsp, Snpssp et Snapsy), qui devaient tenir un rassemblement devant le Palais du gouvernement, se sont regroupés non loin de la Grande-Poste avant de tenter de rallier le lieu de la manifestation. Ils seront évidemment stoppés par les policiers qui accouraient de toute part. Meriane, Dziri, Keddad, Yousfi eurent beau expliquer qu'il s'agit d'une "simple action pacifique", mais rien n'y fit. Les policiers ne voulaient rien entendre et les sommaient de quitter les lieux.Le docteur Yousfi expliquera aux policiers que "les manifestants resteront au jardin et une délégation sera reçue au Palais selon ce qui a été convenu avec des agents de sécurité". Mais ils seront empêchés et le portail restera fermé et bouclé par des policiers. Ne sachant plus quoi faire, les cadres syndicaux du CSA ont rebroussé chemin vers le siège de l'Unpef où un point de presse a été tenu.Non au tutorat de l'UGTA !Les six syndicats de la CSA ont, tour à tour, dénoncé fermement et la répression de leur action et leur exclusion de la tripartite. "Notre action était pacifique et se voulait être un énième message pour dénoncer notre exclusion de la tripartite. L'UGTA n'est pas notre tuteur et ne nous représente pas", note le docteur Yousfi du Snpssp. Et d'expliquer qu'une délégation devait être reçue au Palais du gouvernement mais "comme il n'y a aucune coordination entre les différents services, nous avons été empêchés".Le Premier ministre s'était engagé d'associer les syndicats autonomes à la tripartite, pourquoi est-il revenu sur sa décision ' s'interroge Keddad du Snapsy. Et de faire remarquer que "la Fonction publique compte 58 syndicats représentatifs, et pas uniquement l'UGTA".Abondant dans le même sens, Dziri de l'Unpef dira : "Nous ne voulons pas une part du gâteau mais nous voulons contribuer à la construction du pays par des propositions sociales." Selon lui, "l'article 87 bis dont on annonce l'abrogation en grande pompe n'est que l'arbre qui cache la forêt. Le plus important c'est le pouvoir d'achat qui est laminé".Il contestera, aussi, le crédit à la consommation "qui pousse le fonctionnaire à hypothéquer son salaire. Nombreux ont été poursuivis en justice".Allant au fond des choses et droit au but, Meriane, qui révélera qu'une trentaine de manifestants ont été interpellés, expliquera que l'objectif des syndicats autonomes est de pouvoir défendre réellement les intérêts des travailleurs. Ce que l'UGTA ne pourra jamais faire "car c'est un syndicat d'accompagnement du gouvernement qui défend les intérêts du gouvernement et non ceux des travailleurs".Selon Meriane, "seuls les syndicats autonomes qui sont des syndicats de lutte et de combat peuvent frapper sur la table et défendre les intérêts des travailleurs comme ce fut le cas avec le défunt Benhamouda. Mais ils sont diabolisés et marginalisés".En tout état de cause, le combat ne s'arrête pas là. "Nous sommes à la deuxième étape et d'autres actions suivront au cas où l'exclusion persisterait", dira le docteur Chibane du Snpsp. Et de révéler que le CSA compte déposer son dossier d'agrément au ministère du Travail.M BNomAdresse email




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