Entendra-t-« il » cet appel ? Sera-t-« il » affecté ? Mais qu’en fera-t-« il » en réalité ? En attendant, son mépris et notre silence ont eu raison de nous. « Il » renvoie à un gouvernement qui, malgré lui, demeure sordide, face à un peuple qui essaie tant bien que mal d’être intrépide. Dans une société, on trouvera notamment ceux qui prédominent, d’autres qui subissent, d’autres encore qui ignorent qui ils sont. Certains qui survivent, d’autres qui manipulent, mentent et trichent pour s’en sortir, d’autres encore qui se battent pour le bien. Et enfin, au milieu de tous, il y a ceux atteints de surdité ou de mutisme. Etat déplorable, lamentable, abominable et minable : Tel est l’ « Association des sourds » se trouvant au centre ville de Tlemcen, à R’hiba. Car, ce qui devait être une sorte de réunion de personnes dans un but ou un intérêt commun, en est très loin. Quel endroit inapproprié ! Un misérable taudis de quelques mètres carrés, est-ce tout ce dont ils devraient bénéficier ? Définitivement pas. Cigarettes, café et baby-foot en guise d’occupation ? Drôle de passe-temps. L’association est traversée chaque jour par d’innombrables autobus venus des quatre coins de la région et du pays. Endroit extrêmement bruyant et désordonné, parfois, frôlant l’anarchie. « Je passe la majeure partie de mes journées ici, je retrouve mes amis pour s’échanger les nouvelles du bled, boire du café et bavarder un peu. Ici ça bouge tout le temps ! Quelques fois, Les gens passent afin de tuer leur temps, avant que ce dernier ne le fasse avant eux, d’autres encore, étrangers, entrent en attendant l’heure de leur départ. Soyez certains que là, il y a plus de gens qui errent que des gens sourds à qui ce rassemblement a été créé », a partagé Farid, un homme âgé de 45ans. C’est à se demander quel rôle jouerait l’administration de cette association ? Combler un vide, sûrement. Vous qui êtes désormais au courant, qu’en pensez-vous ? Est-ce l’indiscutable insensibilité d’un gouvernement corrompu et déchu, ou bien une absence colossale d’intérêt porté à ce genre d’activités auprès de la citoyenneté ? Et dire que ça pourrait être notre cas, ou celui d’un proche. Un peu d’empathie et de philanthropie ne nous feront point de mal. Ce sourd n’a pas besoin d’être jugé à travers son handicape, il vit avec et ça devrait suffire. Il a surtout besoin qu’on lui montre qu’il est cet être à part entière, que rien ne pourrait stopper. Cet être capable de réaliser ses rêves. Un être apte à communiquer, s’immiscer dans la foule en toute sécurité car il l’aura comprise, et sera agréablement compris à son tour. Il a besoin de compréhension donc, et de stabilité par-dessus tout. Un environnement saint qu’il apprendra à apprécier, dont il va en profiter et se l’approprier. Il a besoin d’innovation, de considération de manière à le motiver à lutter contre les affres de la surdité. En somme, quel est notre rôle à nous, spectateurs de leur malheur ? Offrons-leur un espoir, c’est ce qu’ils méritent. L’union fait la force ? Oui, place à la pratique.
Posté Le : 10/02/2014
Posté par : dmmb
Ecrit par : Merad Boudia
Source : Photos : Taleb Bendiab Saad Allah