Algérie

Leur nombre atteignait 700 en 2005 Recensement des enfants nés dans les maquis



Enfant sans existence légale ou enfant d'identité inconnue, les deux appellations désignent la même personne. Il s'agit des enfants nés dans les maquis, victimes de la tragédie nationale. L'opération de recensement de ces enfants, lancée, il y a quelques mois par le ministère de la Solidarité nationale, est toujours en cours dans le but de les identifier et avoir leur nombre exact, a affirmé jeudi, le ministre, à partir de Médéa où il effectuait une visite de travail. Selon ses déclarations, une dizaine d'enfants nés au maquis ont été récupérés par les troupes de l'Armée nationale populaire (ANP) et confiés aux services du ministère pour être placés au niveau des structures spécialisées. La situation de ces enfants, victimes de la tragédie nationale, n'a pas encore été clarifiée. Le processus risque d'être long avant d'inscrire leur nom sur le fichier de l'état civil. La sensibilité et la spécificité du dossier a donné du fil à retordre aux spécialistes dans le domaine et notamment les magistrats. La difficulté d'identifier ces cas réside, en effet, dans la reconnaissance des unions qui ont été contractées au maquis. Ces mariages établis, très souvent, sans assise légale et où la femme a été mariée deux ou trois fois, il était très difficile de déterminer la paternité de l'enfant. Pour les terroristes morts, il faut des preuves pour délivrer à leurs épouses des extraits d'actes de décès. Le problème se pose également pour les terroristes emprisonnés et qui ont eu des enfants nés au maquis. La loi oblige ces derniers à reconnaître le mariage. Sur l'avancement de cette opération très complexe, le ministre de la Solidarité, cité par l'APS, a indiqué qu'elle progresse sur le terrain malgré son caractère spécifique et laborieux. Pour confirmer la paternité de ces enfants, le ministère préconise l'identification par tests ADN qui sera obligatoire dans le cadre de l'application d'une nouvelle loi qui est actuellement à l'étude au niveau de la chefferie du gouvernement, a encore annoncé le ministre. En application de cette loi, les pères présumés de ces enfants sont obligés de subir des tests ADN afin de reconnaître leur filiation. La mère sera aussi protégée par cette loi, dans le cadre d'une « kafala », et aura droit à toutes les facilités pour élever son enfant et lui assurer une vie décente. Selon les statistiques du ministère, 700 enfants, victimes de la tragédie nationale, d'identité inconnue ont été recensés en 2005 et que l'Etat s'engage à prendre en charge et à protéger. Sur la prise en charge psychologique et sociale, le ministre a annoncé la réalisation prochaine d'une dizaine de centres spécialisés dans le dépistage précoce de traumatismes auprès des enfants souffrant de traumatismes liés à cette période, ainsi que la mise en place d'un programme d'aide à domicile au profit des femmes au foyer. Rappelons que le ministère a dégagé une enveloppe de plus de 18 milliards de dinars pour l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale dont plus de 7 milliards de dinars ont été déjà dépensés. Plus de 13.000 dossiers d'indemnisation ont été retenus dans le cadre de la mise en oeuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.


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