Algérie

Leur "couverture" porte la marque d'une partialité flagrante



Leur
La question sur le rôle des médias publics revient encore cette fois avec force sur le devant de la scène nationale. Depuis déjà un mois, notamment après l'annonce de la candidature du chef de l'Etat sortant à l'élection présidentielle du 17 avril, pas un jour ne passe sans que la question s'impose d'elle-même : l'ENTV et les autres chaînes TV, les radios et les journaux publics sont-ils des médias assurant le service public ou sont-ils les médias du président Bouteflika ' Pourtant, inscrit aux abonnés des candidats à la présidentielle, il bénéficie de tous les moyens et largesses "médiatiques", alors qu'il s'était engagé en personne à assurer un scrutin "neutre" et "transparent".En effet, le 20 février dernier, quelques jours seulement avant l'annonce de sa candidature, le chef de l'Etat avait rendu publique une directive dans laquelle il avait promis de garantir un bon déroulement de l'élection du 17 avril, "dans le respect de la loi et des principes de neutralité, de régularité, de transparence et de crédibilité". Bouteflika avait surtout plaidé pour la création d'un climat propice à "la libre expression du choix des électeurs et des électrices", en appelant les médias publics à faire preuve "de rigueur professionnelle et de professionnalisme, pour garantir un traitement équitable pour tous les candidats".À ce moment-là, nous nous sommes d'ailleurs demandé si le président de la République pouvait être "juge et partie", une fois qu'il postulerait pour un 4e mandat. Alors que la question est tranchée, aujourd'hui, concernant la participation de Bouteflika à la course électorale, celle du "parti pris" des médias lourds reste entière. Avant même que la campagne électorale ne débute officiellement, nous assistons à un véritable matraquage médiatique en faveur du Président sortant.Y a-t-il "professionnalisme" quand les médias publics, financés avec l'argent des Algériens, sont exhortés ou instruits à transgresser le droit à l'information du citoyen, sinon à violer les règles de déontologie ' En tout cas, devant la fermeture du jeu politique et l'absence de neutralité et de volonté pour organiser la libre expression et préparer une compétition loyale, le malaise a laissé place au scepticisme. En février dernier, Ali Benflis, candidat à l'élection présidentielle, s'était plaint du traitement réservé aux partis politiques et aux personnalités par la télévision publique.Avant lui, le président du parti Jil Jadid avait dénoncé l'ostracisme des médias publics, surtout le parti pris de l'Unique, avant de se retirer de la course électorale.Le 1er mars, au cours d'un débat sur le monopole du pouvoir sur le service public, initié au QG de Benflis, les collaborateurs du candidat ont de nouveau pointé un doigt accusateur en direction du "parti pris flagrant" de l'ENTV.Une semaine plus tard, c'est au tour du président du parti Ahd 54 et candidat à l'élection présidentielle, Ali Fawzi Rebaïne, de dénoncer la partialité des médias publics "en faveur du Président-candidat".Lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de son parti, à Alger, il a indiqué que ces médias "discréditent les autres candidatures, alors qu'ils se doivent d'être des moyens d'information d'utilité publique", avant d'annoncer : "Je ne tolérerai aucune censure et je m'interdis de ces médias officiels jusqu'à ce que le débat soit ouvert équitablement pour tous les autres candidats." No coment !H ANomAdresse email




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