Algérie

Lettre de province



Lettre de province
Par Boubakeur Hamidechiboubakeur.hamidechi@Yahoo.frVers une présidentielle anticipée ' En soi, l'exigence sonne juste mais dans le même temps il ne semble guère possible de l'imposer par la seule vertu du discours, voire à travers des mots d'ordre mobilisateurs. Cela est d'autant plus vrai pour les assises de la CNLTD qu'elles furent très peu disertes sur le mode d'emploi pour y parvenir. éprouvant une certaine frilosité sémantique à désigner clairement la seule institution en mesure de peser dans le processus, elles donnèrent l'impression de se satisfaire des échos médiatiques quand il fallait passer aux travaux pratiques pour étayer l'alternative.Alors que les avis se rejoignent globalement pour écarter la solution constitutionnelle, dont l'article 88 n'encadre que formellement la possibilité d'une vacance, que reste-t-il donc sinon la pression, disons «amicale», de l'armée pour convaincre Bouteflika de renoncer à sa charge ' En tout état de cause, nul n'ignore que cette institution demeure influente dans tous les rapports de force qui surgissent cycliquement. Et surtout qu'elle est encore détentrice de quelques clés susceptibles de déverrouiller une situation aussi pénible pour l'avenir du pays. Rien, par conséquent, ne justifie le refus psychologique et le tabou doctrinal d'impliquer l'armée dans les circonstances exceptionnelles. A la seule condition d'exiger d'elle qu'elle reprenne son rèle hors de l'espace politique, aussitèt le «ménage» fait. C'est, d'une certaine manière, ce pragmatisme dans la démarche qu'il ne faut plus exclure au moment où l'Etat vacille. Certes, les pesanteurs du passé suscitent, à juste titre, de la suspicion à son endroit. Et la persistance de celle-ci se retrouve dans la difficulté à solder, dans des termes nouveaux, une vieille querelle née au cœur du mouvement national. Même si sa communication demeure maladroite et qu'elle a tout de l'injonction du clairon, il ne fait pas de doute qu'elle s'efforce, depuis quelques années, à réévaluer son rèle historique en qualité de socle du système afin de s'éloigner, tout au plus, de l'espace politique.Le fait donc de rappeler que la problématique de l'armée est toujours une question qui divise, ne devrait-il pas mériter une autre mise en perspective dans le contexte actuel ' Celle qui s'interroge et l'interroge. A savoir : de quel cèté de la barricade doit-on la retrouver au moment où la crise nationale, provoquée par la déliquescence des institutions de l'Etat, vient d'atteindre des pics insoupçonnables, il y a tout juste quelques années ' Parmi les réponses possibles, il y aurait justement celle qui passerait outre le dualisme des «primats» afin d'établir la bonne jonction au nom de la défense de l'Etat. Mais pas n'importe lequel puisqu'il ne s'agira que de celui qui est fondé sur le droit et non pas par les turpitudes d'un régime qui se perpétue au détriment de l'intérêt national. C'est de la sorte que l'hypothèque sur le rèle de l'armée pourra être levée dès lors qu'elle ne pourra se prévaloir que d'un rèle dissuasif et non plus de celui de pèle de décision. Autrement explicité, son arbitrage ne saurait se situer dans une quelconque opération d'enrèlement du personnel politique avec sa détestable pratique de falsification des urnes. Appelée à sauver un Etat qui périclite, il ne lui est demandé rien de plus que d'assumer sa part des prérogatives républicaines. Bien sûr, certains n'y verront dans cette assertion qu'une clause de style dès lors que ce genre de profession de foi était bel et bien codifié dans les constitutions successives depuis 1989 sans que cela ait pu changer à son «interventionnisme» sinon dans le mode opératoire. Sans doute que de ce point de vue, la pratique a réellement existé et qu'il n'y a pas lieu d'occulter des effets désastreux sur l'expression des urnes. Or, ce qui est différent actuellement relève d'un autre ordre. En effet, une armée est tout à fait dans son rèle de préserver une légitimité fût-elle impopulaire dans l'opinion et contestée violemment par ses opposants. Hélas, l'Algérie n'a plus qu'un Président virtuel ! Invalide, il se maintient au pouvoir après s'être entouré d'une camarilla aux agissements plus que douteux. Or, une «majesté assise» qui ne gère qu'approximativement l'Etat représente un péril potentiel pour la bonne gouvernance dès lors qu'il est dans l'incapacité d'arbitrer en toutes circonstances et en bonne conscience. Or, lorsqu'un drame humain affecte, comme c'est le cas, la bonne conduite de la nation, il ne semble pas raisonnable de parler de dilemme en face des choix à faire.Une armée fidèle à un chef suprême diminué s'écarte en même temps du sens de ses missions, lesquelles consistent à être le bouclier de la communauté nationale. C'est de cela qu'il s'agit aussi bien à la CNLTD que du cèté d'un FFS cultivant la litote. N'était-ce pas Hamrouche qui disait que «l'ANP ne doit tirer que les cartons rouges». Elle l'avait fait chaque fois contre les adversaires de ses clients et pourquoi ne brandirait-elle pas le chiffon rouge pour mettre fin à une imposture constitutionnelle '




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