Lettre de l'Association nationale de la filière avicole

En effet, dépendant largement des importations dans le cadre de leurs approvisionnements en intrants, les aviculteurs sont confrontés à  des difficultés dues essentiellement à  une augmentation frénétique et injustifiée des prix du maïs et du soja imposés par quelques opérateurs. Situation qui risque, au cas où elle perdurerait, d'entraîner toute la filière dans un processus de démantèlement dont les conséquences seront catastrophiques tant sur le plan économique que social. L'explication mise en avant par les opérateurs en question semble trouver refuge au niveau des perturbations que connaît depuis une semaine le marché international. Sommes-nous devenus à  vos yeux, messieurs, subitement crédules et candides pour accepter tant de balivernes et se laisser carotter  avec autant d'aisance et de facilité tels des amateurs. Certainement non ! Vos arguments sont spécieux, incongrus et votre explication est fallacieuse, tout simplement parce que les quantités disponibles au niveau national furent acquises bien avant les augmentations enregistrées lors de ces dernières semaines. Ceci peut àªtre aisément prouvé au niveau de certaines institutions nationales en charge de ces questions. C'est pour cette raison que nous dénonçons avec véhémence cette ultime manœuvre de mettre «au pas» les aviculteurs et nous appelons les pouvoirs publics à  réagir rapidement pour mettre un terme à  cette situation d'anoxie que vit la filière. A l'heure où le monde enregistre une envolée spectaculaire des prix des différentes céréales, pour des raisons tout aussi évidentes que curieuses, il devient impératif pour tous les acteurs de la filière  de faire montre de solidarité pour affronter les difficultés et surmonter les embûches qui menacent l'activité. L'appât du gain ensommeille les consciences, c'est pour cela que nous insistons sur la nécessité impérieuse de la sauvegarde d'une filière qui a tant donné à  l'économie agricole et au consommateur algérien, souvent dans la douleur et l'adversité. Rien ne devra se faire au détriment de cet objectif. Il y va de l'avenir de 1 400 000 personnes.