L'AFEPEC a
organisé, samedi dernier, la projection d'un film documentaire à la
cinémathèque d'Oran en présence de la réalisatrice, Habiba Djahnine. «Lettre à
ma sÅ“ur», tel est le nom du film qui se veut une sorte de témoignage contre
l'oubli. C'est avec brio que la vie de Nabila Djahnine, la sœur de la
réalisatrice, a été retracée. Cette femme, lâchement assassinée un certain 17
février 1995 par les mains des terroristes, a de tout temps milité pour le
droit des femmes et a même été à la tête d'une association féminine. Par ce
documentaire «à charge», la réalisatrice est revenue à Tizi Ouzou afin de faire
parler de toutes celles et ceux qui ont côtoyé ou connu Nabila Djahnine. C'est
le portrait d'une Tizi Ouzou assez sombre qu'a retracé la réalisatrice, d'une
Tizi Ouzou n'arrivant pas encore à renaître de ses cendres, et où la mal-vie
est telle que les habitants ont tendance à devenir désabusés.
Ceci dit, on peut noter, malgré cet état de
fait, que «l'aura» de Nabila Djahnine et le message qu'elle a voulu faire
passer sont toujours présents au sein de la population. Preuve en est donc que
son assassinat n'a pas pour autant réussi à faire succomber son message de paix
et d'égalité entre les deux sexes. Ce documentaire regorge de maints
témoignages d'hommes et de femmes, parlant de la femme que fût Nabila Djahnine
et perpétuant son message de paix et de dialogue. On peut relever, d'ailleurs,
dans ces témoignages, énormément d'humour, de cet humour noir qu'on appelle
«l'humour du désespoir», même si dans «désespoir» il y a «espoir».
«Lettre à ma sÅ“ur» est donc une lettre qu'une
femme a dédiée à sa sÅ“ur, morte pour ses idées, dans laquelle elle lui assure
que si elle est morte, ses idées, elles, ne le sont pas. Ou mieux encore :
elles sont toujours d'actualité ! Et justement, pour clore ce film-témoignage
d'une durée d'une heure trente environ, la réalisatrice a glissé une petite
séquence tournée en 1993 où on voit Nabila Djahnine, deux années à peine avant
sa mort, parler de la situation non reluisante des Algériennes à cette époque.
Et à voir la situation des femmes dans l'Algérie d'aujourd'hui, on se rend
compte que beaucoup de chemin reste encore à faire. Il est aussi à préciser
qu'après la projection de ce documentaire, un débat a été organisé durant
lequel les spectateurs ont pu donner leur impression, et débattre de la
situation de la femme dans la société algérienne contemporaine.
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Posté Le : 09/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Kébir A
Source : www.lequotidien-oran.com