Très chère s'ur, de nouvelles épreuves dans ta vie de combattante, de femme algérienne ne peuvent me laisser silencieuse. Qui, mieux que moi, sait les problèmes de santé dont tu souffres depuis de longues années et qui, pourtant, n'ont jamais altéré ton sens de l'honneur, ta combativité légendaire, ni l'amour pour ce pays dont les dirigeants ne t'ont jamais ménagée. Qui mieux que moi connaît ce petit appartement qui te sert de demeure, rafistolé, livré aux vents du 15e étage de cette tour d'Alger dont l'ascenseur est livré aux caprices du temps, dont on sait toi et moi qu'il n'arrange point les choses'
Et pourtant, ils t'ont effectivement proposé un logement décent que tu as refusé car une famille en allait être expulsée, et ce, pour résister au diktat du déshonneur. Qui mieux que moi peux témoigner de toutes ces offrandes que tu n'as cessé de rejeter afin de préserver ta liberté si chèrement acquise, pour laquelle tu n'as cessé de te battre, et qui fait aujourd'hui la fierté de tous les Algériens.
Très chère s'ur, je ne voudrais pas ici m'étaler sur les frasques des puissants bien connues des Algériens, étalant un luxe et des avantages aussi gracieux qu'indécents pendant que les veuves de guerre et les authentiques moudjahidine mendient afin de subvenir à leur quotidien.
50 ans après l'indépendance, l'unique message que l'on veut nous transmettre est que si vous n'êtes pas corrompus vous n'êtes pas dignes de la citoyenneté.
À défaut de liberté, ce système nous a offert la matraque et l'injustice. Comment un pays aussi riche peut-il produire une société aussi démunie '!!!
Très chère Djamila, ton destin est le nôtre, ta dignité et tes souffrances sont celles de tous les Algériens ! Et si ces dirigeants ne le savent pas, le jugement de l'Histoire les en convaincra.
À bon entendeur'
FETTOUMA OUZEGANE
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Posté Le : 24/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com