Algérie - Autres Montagnes

LES ZONES MONTAGNEUSES À JIJEL ONT CONNU UN EXODE MASSIF DURANT LA DÉCENNIE NOIRE: Le retour des populations en butte à la réalité du terrain



LES ZONES MONTAGNEUSES À JIJEL ONT CONNU UN EXODE MASSIF DURANT LA DÉCENNIE NOIRE: Le retour des populations en butte à la réalité du terrain


Dans les vastes zones rurales, s’étendant de l’est à l’ouest de la wilaya de Jijel, sur un relief montagneux accidenté, les populations qui ont vécu dans ces contrées ne vivent plus que sur la nostalgie d’un mode de vie, hélas, révolu pour eux. Poussées à l’exode durant la décennie de lutte contre le terrorisme islamiste, des milliers de personnes et des familles entières ont été arrachées à cette vie qu’elles peinent aujourd’hui à retrouver.

Les efforts des autorités de la wilaya d’encourager le retour de ces populations, entamées depuis un certain temps, butent contre la réalité d’un terrain pas facile à déblayer. Les besoins sont d’abord énormes pour permettre à ces populations d’inverser le chemin de leur exode. À commencer par les routes, complètement perdues au milieu de forêts luxuriantes qui ont envahies leurs sentiers. Les réseaux électriques, dont certains ont été sabotés par les groupes armés, figurent également dans le registre des revendications pour revenir aux contrées abandonnées.

Et c’est là qu’intervient l’épineuse problématique soulevée par des responsables de la wilaya et les citoyens concernés, mais chacun selon l’angle de sa propre vision. Pour les premiers, il faut d’abord que les seconds amorcent leur retour pour que l’État intervienne et lance des investissements de réhabilitation des réseaux endommagés.

“C’est inconcevable de lancer des projets d’électrification, alors qu’il n’y a personne sur place”, confiait, il y a quelques années déjà un responsable du secteur énergétique à Jijel, lors d’un déplacement d’une délégation de la wilaya à Selma Ben Ziada, l’une des communes les plus touchées par l’exode.

Ce jour-là, de nombreux citoyens ont assailli par leurs doléances cette délégation, exigeant des projets d’électrification et l’ouverture de routes. Les mêmes doléances et préoccupations sont d’ailleurs soulevées dans les autres régions qui ont été vidées de leurs habitants.

Si les besoins exprimés ne se résument pas uniquement à la réhabilitation des réseaux routiers et électriques, ils concernent aussi l’ouverture de salles de soins, d’écoles et le désenclavement des localités reculées, pratiquement envahies par la forêt.

Face à cette dure épreuve, le projet de retour des populations, lancé tel un défi dans les programmes de développement qu’on tente de lancer çà et là, n’ont pas encore porté leurs fruits. S’il reste beaucoup à faire de la part des autorités concernées pour aider ces populations à amorcer leur retour, des tentatives sont lancées pour s’organiser en groupe ou en association pour tâter un terrain de retour encore semé d’embûches.

C’est le cas de la région de Beni Ferguène, à El-Milia, où un groupe de citoyens milite quotidiennement sur sa page facebook pour appeler au retour des habitants à cette localité. Le souci partagé sur cette page est le manque d’infrastructures pour rendre possible ce souhait.

Dans les autres régions, à l’exemple de la commune limitrophe de Khiri Oued Adjoul, où pratiquement une douzaine de localités montagneuses ont été vidées de leurs habitants, c’est le même souci qui hante l’esprit des uns et des autres.

Si les populations qui ont fui leur régions d’origine, à Selma, Ghebala, Erraguène, Ziama Mansouriah ou ailleurs, ont fini par s’installer là où ils ont atterri, leur attachement à leur ancienne vie est quotidiennement vérifié par les appels lancés pour un soutien à leur retour à leurs contrés natales.


Amor Z.




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