Les Xénolites Mantelliques Du Volcanisme Alcalin Plio-quaternaire D'aïn Témouchent (oranie Nord-occidentale): Témoin D'interactions Manteau Supérieur - Magmas Basaltiques

Les produits volcaniques alcalins du complexe éruptif plio-quaternaire d’Aïn-Témouchent (Oranie nord-occidentale) renferment de nombreux xénolites de péridotite (lherzolites, harzburgites et wehrlites). Ce sont des roches, à spinelle +/- amphibole +/- feldspath +/- mica, caractérisées par des textures montrant des traces de déformation et de recristallisation typiques de tectonites mantelliques. En l’absence de véritables affleurements de socle profond en Oranie, l’étude des enclaves mantelliques constitue un jalon supplémentaire pour la connaissance du manteau supérieur sur la bordure occidentale de la plaque d’Alboran. Par leurs caractéristiques pétrographiques, les xénolites mantelliques d’Aïn Témouchent traduisent des hétérogénéités texturales et minéralogiques du manteau supérieur sousoranais. Leurs compositions chimiques (éléments majeurs et éléments de transition) reflètent l’évolution de leur caractère réfractaire depuis les lherzolites jusqu’aux harzburgites alors que celles des wehrlites ne semblent pas s’accorder avec un simple modèle de fusion partielle. Les lherzolites et les harzburgites sont appauvries en terres rares et leurs spectres de terres rares montrent une évolution depuis une allure convexe de type DMM (Depleted Mantle MORB type), dans les lherzolites à spinelle, jusqu’à une allure concave en U asymétrique dans les harzburgites et les lherzolites à spinelle +/- amphibole +/- feldspath. Ce type d’évolution reflèterait la surimposition de processus métasomatiques à un épisode de fusion partielle antérieur. Les wehrlites sont toutes enrichies en terres rares et leurs spectres de terres rares traduiraient une oblitération presque totale d’un caractère réfractaire antérieur par des processus d’interactions entre le manteau supérieur péridotitique et des magmas basaltiques qui l’ont infiltré. Ces processus d’interactions seraient ainsi responsables d’une « wehrlitisation » importante de certaines zones du manteau supérieur sous-oranais.