L'affaire du départ général de quelque 2.000 médecins et spécialistes algériens,dont les etudes et la formation ont été assurées par l'Algérie,mais partis faire le bonheur des hôpitaux français, n'a pas fini de faire couler de l'encre. Au fur et à mesure que la polémique enfle entre partisans et opposants à cette désertion générale des hôpitaux algériens, les raisons réelles à l'origine de ces départs vers l'Hexagone, s'éclaircicent progressivement.Bien plus qu'un sujet à polémique ou celui d'une faille dans le système politique national, que certaines chapelles politiques en mal d'inspiration, ou des officines mal- intentionnées voudraient instrumentaliser à des fins évidentes, la fuite des cerveaux algériens, dont ces 2.000 médecins, illustre un malaise social général ambiant. Plusieurs facteurs peuvent être à l'origine de cette démission collective, à peine voilée du corps médical et, d' une plus grande envergure de l'individu algérien, en général.
Bien que le système national de santé soit loin d'être exempt de tout reproche ou de critiques, il reste tout de même, tangible de dire que la problématique se situe ailleurs. En effet, nombre de réflexions et d'analyses s'accordent à attribuer cette fuite des cerveaux aux restrictions sociales, au modèle social ambiant, à l'absence de perspectives et d'épanouissement personnel, etc...
Le modèle social restrictif et invasif ambiant, plus enclin à restreindre les libertés individuelles, au nom de sacro-saints divers, érige le refoulement en système social imposé. Loin de dédouaner qui que ce soit dans cette problématique, l'affaire de ces jeunes médecins qui viennent de déserter les salles des hôpitaux et autres, nous interpelle en tant qu'individus, et en tant que responsables, à différents échelons dans le pays. À titre d'exemple, dans les pays développés, le loisir constitue un droit fondamental et occupe une place prépondérante dans la vie sociale de l'individu, en vue de son épanouissement personnel et social. Contrairement à d'autres cieux plus cléments, le loisir est considéré chez nous, comme une extravagance et un luxe social destiné à divertir les plus nantis. D'où les prix quasi prohibitifs de ce qui est qualifié comme lieux de loisirs, ou encore ces espaces verts d'évasion, qui connaissent de fortes affluences, les rendant presque inutiles. Avant ces médecins, il y eut les jeunes aussi qui fuyaient, non pas un système politique dictatorial, comme voudraient le présenter certaines officines, mais bel et bien un système social contraignant.
À cela, s'ajoute aussi un cadre de vie défavorable à l'épanouissement des libertés individuelles. Ce faisant, on peut dire sans risque de se tromper qu'au-delà des considérations politiciennes ou même idéologiques, c'est tout un projet de société qu'il va falloir repenser et concevoir ensemble. Un projet d'une société pluraliste où tout Algérien a sa place et son rôle à jouer, dans le strict respect des libertés et des croyances, de tout un chacun. Autant dire que ce n'est pas la peine d'assurer' des études et des formations d'ordre médical très nombreuses, puisque depuis fort longtemps, le corps médical et même paramédical fait, régulièrement, l'objet d'opérations de séduction de la part des hôpitaux étrangers: français, suisses, tunisiens et plus récemment, canadiens. C'est dire, surtout, la qualité de l'enseignement médical et de la formation qui s'y rattache en Algérie. Une reconnaissance étrangère, que certains aimeraient passer sous silence.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 08/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com