Algérie

Les vraies fautes sont celles qu'on ne corrige pas...



Les vraies fautes sont celles qu'on ne corrige pas...
Le rapport préliminaire de la commission de réflexion sur le professionnalisme, commandé par la Ligue professionnelle de football, est sans équivoque. La réalité du terrain traduit des difficultés immenses au double volet financier et infrastructurel qui compliquent désormais la concrétisation d'un tel projet aussi ambitieux soit-il. Les pouvoirs publics, véritables inspirateurs en fait d'un tel programme censé remettre le sport roi en Algérie sur les rails, semblent éprouver du mal à se débarrasser de la coriace bureaucratie au sein des autorités locales pour mettre à la disposition des clubs les moyens d'accompagnement promis, à l'image des lots de terrain pour la construction des centres de formation et de préparation. Les décideurs donnent même l'impression de s'enliser dans une guerre contre les forces conservatrices incarnées par des présidents de clubs qui veulent faire de cette réforme une occasion de 'relancer leur carrière'. Comme si on pouvait faire du neuf avec du vieux. À l'arrivée, le décret présidentiel portant mise en place du professionnalisme dans le monde du football pèche par l'absence de textes d'application qui garantissent effectivement sa mise en 'uvre. Pas même une loi qui oblige tel ou tel président à ouvrir le capital de son club aux investisseurs privés, ce qui est un comble pour un programme économique de cet acabit et encore moins d'instruments de contrôle qui empêcheraient les dirigeants à recourir au payement cash des honoraires des joueurs sans passer par les banques. Tout se passe en fait comme si rien n'avait changé, à l'exception d'une dénomination (clubs professionnels) vidée de son sens. Du coup, il ne serait pas honteux au sein des pouvoirs publics et des instances du football désormais de revoir la copie et mettre fin au plus vite à ce simulacre de professionnalisme, sans pour autant remettre en cause un projet, du reste, dicté par les orientations de la Fifa. Ne dit-on pas que les vraies fautes sont celles qu'on ne corrige pas...
S. L.


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