Algérie

Les volontaires se démènent pour les sinistrés Contrechamps : les autres articles


Dans l'ancienne usine de chaussures (ex-Sonipec), des jeunes et moins jeunes s'affairent entre la «cuisine» et la «salle à manger».
Il est 19h, les femmes sont postées autour des fours d'où se dégage une odeur de couscous qui chatouille les narines. Les rires provenant de la pièce mitoyenne guident nos pas vers le grand hangar aménagé en restaurant. De jeunes volontaires dressent les tables pour accueillir les familles recasées dans l'usine après avoir subi les affres des crues qui ont dévasté leur quartier. Neuf familles occupent jusqu'à ce jour une chambre chacune dans l'usine. Au même moment, un autre groupe de bénévoles prépare environ 500 sandwiches au thon et au fromage pour les distribuer aux familles sinistrées qui ne veulent pas quitter leur maison. «Entre 500 et 750 repas sont destinés aux familles relogées à Sonipec, depuis samedi soir», indique Cheikh Azaz, président du Croissant-Rouge d'El Bayadh.
Une équipe médicale, composée de généralistes et de psychologues, est également mobilisée sur les lieux. De leur côté, les âmes charitables, en particulier les entrepreneurs de la région, font preuve de générosité durant cette terrible épreuve, en finançant les repas et en acheminant des camions de matelas et de produits alimentaires. Les moins riches, en l'occurrence, les volontaires au nombre de 160, ne ménagent aucun effort pour venir en aide aux victimes des inondations, à l'instar de Meriem. Mère de neuf enfants, elle s'occupe de cuisiner quotidiennement pour ces familles désormais sans abri. Et ce n'est pas l'oisiveté qui la pousse à donner de son temps et de son énergie pour aider les autres.
Ayant à sa charge sa famille et son mari malade, cloué au lit depuis des années, Meriem travaille au sein du Croissant-Rrouge. Mais en cette période critique, elle fait des heures supplémentaires non payées «car il serait impossible de rester chez soi et manger à sa faim au moment où les autres croupissent dans de la boue ou dans des chambres exiguës sans nourriture et dépourvues des moyens nécessaires pour mener une vie digne» confie Meriem. De son côté, Farid, étudiant de 22 ans, a quitté Alger et délaissé ses études pour donner un coup de main à ses anciens voisins.
«Je ne pouvais pas rester dans la capitale alors que les gens avec qui j'ai passé mes plus belles années d'enfance, souffrent psychologiquement et financièrement, même si mes cours ont débuté depuis quelques jours», soutient le jeune volontaire. Sa mission ' La distribution des repas dans les quartiers sinistrés, la collecte de vêtements et de denrées alimentaires, le nettoyage de la cuisine... «J'accomplis ma mission de bon c'ur, mais j'avoue qu'en cette période de tension entre la population et les autorités locales, parfois, des remarques de certains personnes nous froissent, nous bénévoles du Croissant-Rouge, lorsqu'on nous accuse de travailler pour l'Etat algérien, alors que nous ne sommes là que pour les soutenir», se désole Farid.
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