Algérie

Les voisins



Un débat important se tient actuellement dans la capitale belge où se trouve l?essentiel des institutions européennes. Où s?établissent aussi de nouveaux rapports et de nouvelles perspectives. Le débat en question porte exactement sur le tout nouveau concept de politique de voisinage tel que le perçoit l?UE (Union européenne) qui a cru bon d?en définir les contours dès 2004, suscitant la colère de ses partenaires de la rive Sud, notamment l?Algérie, alors que se tenait la conférence ministérielle euroméditerranéenne de Dublin en Irlande. Cette année-là, l?Europe venait d?accueillir en son sein de nouveaux membres et elle venait par voie de conséquence de repousser ses limites géographiques pour les porter jusqu?aux portes de la Russie. Un phénomène normal, dira-t-on, qui relève, dans ce cas précis, de choix éminemment politiques. Et pour comprendre la colère et depuis peu le refus de l?Algérie d?adhérer à cette politique, il y a lieu de relire la Déclaration de Barcelone, acte constitutif en 1995 des rapports nouveaux supposés s?établir entre les deux rives de la mer Méditerranée. On parlait alors de partenariat d?exception et de prospérité partagée. Mais les problèmes allaient surgir dès les conférences suivantes, comme en ce qui concerne la circulation des personnes ou la gestion du fonds Meda, ces fameuses mesures d?accompagnement accordées au compte-gouttes et qui n?ont jamais, quel que soit leur montant, constitué d?alternative au manque à gagner engendré par le démantèlement des barrières douanières comme le stipulent les différents accords d?association. Il n?en fut rien de tout cela, sauf une inflation de discours et, en fin de parcours en guise de bilan d?une décennie, l?échec admis par tous. C?était cela Barcelone 2005. Beaucoup de chaises vides et les Européens éprouvaient le plus grand mal pour faire admettre autre chose que l?échec. On se rappelle que l?Algérie ne s?était pas contentée alors de souscrire à un document arabe commun, puisqu?elle a fait part de ses propres réflexions dans un mémorandum. Le malaise était grand à Barcelone. Le signe d?une évidente déception, car le nouveau concept de voisinage constituait une espèce de mise à plat, ou encore de nouveau départ, laissant comprendre que l?Europe s?est servie du processus de Barcelone avant de déployer sa propre stratégie et que, de toutes les façons, il n?est plus question, à supposer bien entendu que cela l?ait été un jour, d?établir une quelconque préférence. Des rapports normaux et rien d?autre. Il était peut-être temps d?appeler les choses par leur nom, surtout que les nouveaux rapports que l?Europe entendait établir avec les pays de la rive Sud ne suscitaient pas que des éloges.


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