Avec le temps, et vu la répétition du phénomène, il ne nous reste plus qu'à reconnaître et à déclarer une fois pour toutes l'existence de cette maladie propre à nous. Une maladie pérenne qui a su traverser le temps et les hommes et qui a su, surtout, survivre à ses propres éléments pathogènes. Il paraît que chez nous, on ne fait pas la politique autrement qu'en se roulant dans cette maladie, le matin, à midi et le soir. Il s'agit de la maladie du redressement. Appelez ça de la fronde, de la rébellion interne, de la scission dans les rangs... lorsque les auteurs finissent toujours par vouloir changer le secrétaire général ou le président de leur parti, cela s'appelle chez nous un mouvement de redressement. Peu de partis ont échappé à ce jeu perfide et maladif auquel certains semblent prendre goût. Indéfiniment.Le FLN est super champion dans ce jeu où beaucoup de monde y est «adepte-pratiquant» depuis très longtemps, depuis si longtemps d'ailleurs que l'on ne sait plus quand est-ce que cela a commencé puisque c'est au FLN que vit le jour cette maladie pour la première fois.Ensuite, Djaballah est bien placé lui aussi pour en connaître un bout. Ejecté à deux reprises de son propre parti par des éléments qu'il avait pris sous son aile, il n'a dû sa survie politique qu'à sa résilience qui consiste en la capacité à créer de nouveaux partis, mais jusqu'à quand pourrait-il déposer des demandes d'agrément à chaque fois qu'on le jette dehors de sa propre formation' Le PT a connu un essai, un tir à blanc certes, mais un tir quand même. Le RND a eu aussi son mouvement de redressement lorsqu'un certain Guidoum échangea le tablier d'éminent orthopédiste contre celui de militant frondeur. On connaît la suite. Le secrétaire général s'en alla, Bensalah le remplaça, puis retour d'Ouyahia.Aujourd'hui, il semble que les frondeurs du RND se soient laissé séduire, encore une fois, par l'appel des sirènes du redressement. Bien sûr, ils ne disent jamais dès le départ qu'ils veulent changer le chef, ils commencent par lui reprocher «sa dictature», «sa partialité», «son irresponsabilité», «sa gestion qui laisse à désirer» et Dieu sait quoi encore puis, avec le temps, ils changent de note, puis de gamme pour se trouver, en fin de compte, en train de chanter un tout autre refrain. Un militantisme de la sorte, ça fatigue. Wallah ça fatigue! Cela ne fatigue pas seulement les militants et les responsables de partis, mais aussi les simples citoyens que nous sommes et qui n'avons rien à voir avec ces partis, ni de près ni de loin. Cela fatigue parce qu'on a vraiment envie de lier autre chose à propos de ces partis qui, déjà, remplissent la scène nationale sans trop d'efficacité. Pour beaucoup d'entre eux on en vient même à nous demander ce qui les maintient en vie. Ils ne semblent avoir ni but ni raison d'être ni même une quelconque mission. Quant à la vision, mieux vaut laisser le couvercle à sa place comme disaient nos grands-mères. Allah yarhamhoum.On finit par se demander si, être militant, chez nous, ne signifierait pas faire preuve de capacité à perturber et à nuire aux autres plutôt que de volonté à apporter un plus sur la scène politique nationale. On finit aussi par se poser beaucoup de questions, par tirer même, parfois, la théorie du complot du fond des tiroirs poussiéreux de notre doute et du dessous du canapé de nos appréhensions vieillissantes. On est en droit de tout penser lorsqu'on voit que, à chaque fois, que cela leur chante, ceux qui aiment être des «redresseurs» hissent leur drapeau et retroussent les manches avant de se mettre à hurler sur les boulevards d'une République qui ne comprend plus rien à rien. Chaque jour qu'on ouvre un journal, on se surprend en train de penser «les voilà revenus». Mais, enfin, quand est-ce que cela va cesser et quand-est ce qu'on va passer à autre chose'
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Posté Le : 06/11/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aissa HIRECHE
Source : www.lexpressiondz.com