![Les voies parallèles ne se rencontrent jamais](https://www.vitaminedz.com/images/puce.webp)
Les changements politiques et de régime par la rue ne constituent pas toujours la voie royale pour détrôner des autocrates accrochés au pouvoir en se jouant de la Constitution et de la volonté populaire. L'exception tunisienne, qui a réussi grâce à sa révolution populaire à faire franchir au pays de grands pas dans la voie de la transition démocratique, est une fois de plus confirmée par l'actualité avec la situation au Burkina Faso suite au renversement par la rue de l'ancien homme fort du régime, Blaise Compaoré.L'intervention étrangère dans les affaires intérieures des Etats traversés par des crises institutionnelles, quand elle ne se manifeste pas en amont à travers un soutien actif sous différentes formes : politique, financier, voire militaire au besoin, comme on l'a vu dans certains conflits dans notre sous-région, s'impose comme un fait incontournable sitôt le dictateur en place déposé. C'est ce qui se passe actuellement au Burkina Faso où l'opposition à Blaise Compaoré d'un côté et les militaires de l'autre, mesurent, à l'épreuve des réalités du terrain, les limites de la notion de la souveraineté nationale pour des Etats fragiles comme le leur.Les rues de Ouagadougou n'ont pas encore été débarrassées de leurs barricades que Washington s'est empressé de dépêcher, samedi, dans la capitale burkinabé la sous-secrétaire d'Etat adjointe américaine pour l'Afrique, Bisa Williams, venue apporter le soutien de son pays au processus de transition politique, mais surtout pour tracer ses contours et l'encadrer. Ceci pour dire que la solution radicale du changement qui viendrait de la rue n'est ni souhaitée ni souhaitable pour des pays pour qui l'indépendance n'est pas forcément synonyme d'exercice de façon pleine et entière de l'attribut de la souveraineté nationale.A cela s'ajoutent les risques de dérapage et de désordre, voire de manipulation auxquels sont inévitablement exposées les révoltes populaires, surtout si elles ne sont pas politiquement encadrées et canalisées. Il reste alors l'alternative politique. C'est l'option choisie par l'opposition, regroupée autour de certaines formations politiques et personnalités nationales formant la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD).Au c?ur de leur plateforme d'action : la remise en cause de la légitimité du pouvoir en place et la tenue d'élections présidentielles anticipées comme préalable à la mise en ?uvre d'une transition démocratique. Le FFS jette, de son côté, une bouteille à la mer en lançant une autre initiative pour la tenue d'une «conférence du consensus national». Mais seulement voilà, les lois de la géométrie nous ont enseigné que les voies parallèles ne se rencontrent jamais.La CNLTD le sait, le FFS et le pouvoir aussi, qui a démarché ses représentants, le RND et le FLN, aux discussions du parti d'Aït Ahmed juste pour prendre la température. Sans préjuger des bonnes ou des mauvaises intentions de ce parti, s'il y a un mérite à reconnaître à ce dernier, c'est d'avoir contribué, par son initiative, à accélérer un peu la décantation du champ politique en aidant, d'une certaine manière, à sa recomposition autour d'objectifs stratégiques liés à la question controversée de la légitimité présidentielle et, de manière plus globale, de la transition politique. Pour le reste, bien malin qui pourra prédire «où va l'Algérie» !
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Berbiche
Source : www.elwatan.com