Algérie

LES VOIES DE L'AMOUR


Résumé : Nous prenons connaissance du testament. La fortune léguée par Fatty est colossale. Au moment de prendre congé, Azmi nous dévoile que notre grand-père Ziya se rendait souvent en Turquie et rendait visite à une certaine Zeliha. Notre curiosité piquée à vif, nous lui demandons les coordonnées de cette femme. Tout d'abord hésitant, Azmi finira par céder.Il nous raccompagne jusqu'au portail, et nous prenons congé de lui.
Une fois dans la rue, Djamil me demande :
- Tu es fatiguée, Narimène '
- Je devrais l'être, mais depuis que j'ai mis les pieds dans cette ville merveilleuse, ma fatigue s'est envolée comme par enchantement.
- À la bonne heure. Heu... Cette femme, cette Zeliha... comment se fait-il qu'elle soit une cousine de notre grand-mère et de ce fait de notre grand-père aussi, et que personne ne nous a parlé d'elle '
Je hausse les épaules.
- Peut-être qu'elle n'avait pas une place importante dans la famille. Heu... Même ce cher Fatty, n'était ce télégramme qui avait atterri chez nous, nous n'aurions rien connu de lui non plus.
- Tu as peut-être raison.
Il jette un coup d'?il à sa montre avant de poursuivre :
- Il se fait tard, on devrait rentrer à l'hôtel.
- Oui, mais j'aimerais flâner un peu à travers les rues de ce beau quartier. Nous sommes là pour profiter aussi de nos vacances, ne l'oublie pas.
- Je ne l'ai pas oublié. Si tu veux flâner, vas-y. Je te proposerais même d'aller dîner sur la terrasse d'un de ces petits restaurants traditionnels.
- Bonne idée. Je me suis gavée de sucreries aujourd'hui, mais si c'est pour goûter à l'authentique cuisine turque, je ne dirai pas non.
Nous traversons des ruelles qui me paraissent sorties tout droit de quelques livres d'histoire, avant de suivre un groupe de touristes qui semblent connaître les lieux et qui se dirigent justement vers un restaurant fort réputé pour ses plats.
L'odeur de la viande grillée sur la braise attire les gourmets. Nous nous installons autour d'une table, et un maître d'hôtel en tarbouche s'approche de nous pour prendre la commande.
Djamil aura encore recours à son dictionnaire pour commander des hors-d'?uvre, des grillades de veau et un plat de feuilles de vigne farcies au riz et à la viande hachée.
Je me lèche les doigts à la fin de ce repas, qui me paraît le meilleur de mon existence.
Djamil commande du café. Le breuvage fort et sucré m'aide à digérer. Nous nous levons enfin pour marcher encore à travers les magasins encore ouverts. Je ne peux résister à l'achat d'une large écharpe en cachemire d'un bleu foncé et brodée de fil doré aux extrémités.
- Veux-tu une glace '
Je passe une main sur mon estomac puis sur mon ventre.
- Je ne sais pas si je pourrais encore avaler quelque chose ce soir.
Djamil sourit.
- Eh bien, tu feras la diète durant la journée de demain. Heu... Demain nous devrions encore revenir en ville pour retrouver cette cousine.
- Pourquoi tiens-tu donc autant à la rencontrer '
- Je ne sais trop quoi te dire. Ce notaire a réveillé ma curiosité. Il nous a parlé d'elle sur un ton si mystérieux. Et puis, vois-tu, je suis certain que cette femme a beaucoup compté pour notre grand-père.
Je hoche la tête.
- Je l'ai senti moi aussi. Heu... J'aimerais goûter à cette glace maintenant.
Il rit.
- Elles sont incomparables quant à leur goût, m'a-t-on assuré. Allons donc le vérifier.
Le marchand de glace nous confectionne savamment deux cornets panachés auxquels il rajoute des fruits confis, des amandes pillées et des bouts de noix, de noisette, de pistache, etc.
Je regarde mon cornet, puis Djamil.
- Crois-tu que je pourrais avaler tout ça '
- Essaye toujours. Je sais que pour mon cas et devant toutes ces couleurs gourmandes, je ne vais pas en rater une miette.
Nous nous remettons à marcher à petits pas à travers les ruelles ancestrales de ce quartier très attirant, dont les odeurs mêlées donnaient à l'atmosphère un air de fête.
J'étais en train de croquer mon cornet. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais déjà englouti ma glace.

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