Les visées d'une initiative

C'est dans un environnement mondial où le précieux liquide commence à manquer affreusement que le prince Mohammed ben Salman, prince héritier et Premier ministre d'Arabie saoudite, a annoncé la création par le Royaume d'une organisation mondiale de l'eau, basée à Riyadh. L'organisation vise à développer et à intégrer les efforts des pays et des organisations pour relever les défis liés à l'eau, de manière globale, selon l'agence de presse saoudienne qui a annoncé la nouvelle.L'Arabie saoudite, champion du dessalement de l'eau de mer, dans le monde arabe, vise-t-elle l'exportation de son expérience '
Si c'est le cas, l'Algérie, ne serait-elle pas intéressée d'intégrer cette organisation qui vise, à juste titre, l'échange et la valorisation des expériences techniques, de l'innovation, de la recherche et du développement, et prévoit de collaborer avec les pays confrontés à toutes sortes de défis liés à l'eau, ainsi que la mise en place et le financement de divers projets à haute priorité ' Et, ce n'est pas une mince affaire quand on sait, selon l'OMS, que la moitié de la population mondiale n'a pas un accès adéquat à l'eau potable. Comment n'a-t-on pas pensé jusque-là à créer une telle organisation, de dimension mondiale, avant cette initiative saoudienne ' Sans expliquer le comment, l'agence saoudienne explique que cette initiative n'a rien de surprenant, elle affirme plutôt un rôle pionnier du Royaume dans la production, le transport et la distribution d'eau et de solutions techniques innovantes. Ainsi qu'à ses défis et à sa contribution à placer les questions de l'eau en tête de l'agenda international, notamment en fournissant, déjà, un financement de plus de 6 milliards de dollars à des pays sur 4 continents à travers le monde pour des projets d'eau et d'assainissement, souligne-t-on.
Mais, est-ce que cette organisation ne va pas marcher sur les plates bandes du Conseil mondial de l'eau, une organisation multipartite fondée en 1996 et basée à Marseille, qui compte 260 organisations membres, venant de 52 pays sur 5 continents, et qui a pour mission de rassembler la communauté internationale pour convaincre les décideurs politiques de faire de l'eau une priorité politique pour le développement durable et équitable de la planète ' Presque la même vocation que cette nouvelle organisation mondiale de l'eau.
La dimension planétaire est la même, mais la nouvelle organisation ne cherche pas à convaincre les décideurs, puisque ces derniers en font partie intégrante, en l'occurrence des Etats, avec lesquels le Royaume compte coopérer afin de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable visant à garantir l'abondance de l'eau et à obtenir un impact global grâce à des efforts concertés pour ouvrir la voie à un avenir aquatique sûr et durable pour tous.
Le défi est immense quand on sait que la demande mondiale en eau doublera d'ici l'année 2050 en raison de l'explosion démographique et du stress hydrique, dû au changement climatique, qui touche maintenant les pays nordiques.