«Les violences à Ghardaïa sont le résultat de l'affaiblissement de l'Etat»

Retour aux tensions qu'a vécues Gherdaïa y a quelques semaines, la tragédie refait surface encore une fois et fait monter le degré des violences entres les malikites et mozabites. Ces évènements ont fait réagir Ali Benflis, le candidat à la prochaine élection présidentielle qui a envoyé un message dans un communiqué estimant que les habitants de Ghardaïa vivent des moments difficiles, alors que cette pénible situation ne cesse de continuer et de se détériorer à cause de la négligence de l'Etat face à cette horrible situation.Dans une déclaration rendue publique vendredi, Ali Benflis souligne que «les habitants de Ghardaïa vivent des moments difficiles, devant la persistance de cette pénible situation qui ne cesse de se détériorer en raison de la non-prise en charge des origines de cette crise et de l'absence de canaux de dialogue et de concertation entre l'Etat et la population». Selon Benflis, «cette grave situation est également le résultat de l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat qui doit satisfaire à toutes ses obligations de protection des personnes et des biens». Le candidat au scrutin du 17 avril témoigne ses regrets vis à vis des pouvoirs publics qui n'ont toujours pas pris les mesures adéquates pour obtenir les vraies issues à un problème qui risque de prendre des dimensions imprévisibles. Suite à un répit de plusieurs semaines, après le renforcement des mesures de sécurité dans la ville, Ghardaïa a connu récemment une nouvelle vague de violence. Une douzaine d'habitations et de locaux commerciaux ont été vandalisés et incendiés mercredi soir et jeudi, dans de nouvelles échauffourées entre groupes de jeunes. Ces violences, qui n'ont pas fait de victimes, ont éclaté entre des jeunes des quartiers Hadj Messaoud et Ksar Mélika, avant de s'étendre aux quartiers de Sidi-Abbaz, aux carrefours de Bounoura et Merakchi et à Theniet El-Makhzen, et par la suite à Salem Ouaissa. L'intervention des agents de la Protection civie a permis de circonscrire les flammes et d'empêcher qu'elles ne s'étendent, sous l'effet du vent, à d'autres magasins et habitations de ces quartiers populaires de Ghardaïa. Ces violences ont été émaillées par des jets de cocktails Molotov et divers projectiles lancés à partir des terrasses de maisons par ces jeunes, qui s'accusent, mutuellement, d'être responsables de ces affrontements déclenchés sans raison apparente.