Algérie

Les violations des droits de l'homme s'accentuent à Riyad



L'affaire de l'assassinat du journaliste opposant Jamal Khashoggi suffit à elle seule pour démontrer que cette ouverture de façade de Riyad est juste une campagne de marketing politique du prince héritier, Mohammed Ben Salmane.
Un nouveau rapport de l'ONG Human Rights Watch sur l'Arabie Saoudite, publié hier, affirme que Riyad a accentué sa campagne de répression et de pratiques abusives contre les opposants, les journalistes et les militants, malgré les réformes annoncées ces dernières années. "D'importantes réformes sociales menées sous l'autorité du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ont été accompagnées d'une répression accrue et de pratiques abusives visant à réduire au silence les dissidents et les détracteurs du gouvernement", affirme l'ONG dans ce rapport de 62 page et intitulé "Le prix élevé des réformes : la répression sous le régime du prince héritier saoudien entache ses réformes".
Le semblant esprit d'ouverture du prince héritier s'est accompagné d'une multiplication des actes de violences physiques et morales contre tous ceux qui s'opposent au plan de succession dans le royaume, où une silencieuse "révolution de palais" apporte chaque jour son lot d'emprisonnements et d'exécution parmi ceux qui rejettent l'intronisation de Mohammed Ben Salmane. "Depuis le milieu de l'année 2017, des pratiques arbitraires et abusives de la part des autorités saoudiennes, visant des dissidents et des activistes, ainsi que la totale impunité dont bénéficient les responsables de ces abus", sont documentées par l'ONG. "Mohammed ben Salmane a permis la création d'un secteur des loisirs et a autorisé les femmes à voyager et à conduire, mais sous sa supervision, les autorités saoudiennes ont également emprisonné un grand nombre des principaux intellectuels et activistes réformistes du pays, dont certains avaient précisément milité en faveur de ces changements", a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. "Une Arabie Saoudite réellement réformiste ne soumettrait pas ses principaux activistes à des actes de harcèlement, à la prison et aux mauvais traitements", a-t-il ajouté, lit-on encore sur le site de l'ONG, rappelant que "durant l'été 2017, au moment de sa promotion au rang de prince héritier, les autorités ont discrètement réorganisé le système des poursuites judiciaires et l'appareil sécuritaire du pays, qui sont les principaux outils de la répression saoudienne, et les ont placés directement sous la supervision du palais royal". Cela a ouvert la voie à l'arrestation (suivie de torture, de privation de soins, etc.) de nombreux religieux de renom, d'intellectuels, d'universitaires, de militants des droits de l'homme et même de simples citoyens qui osent critiquer la politique du gouvernement. "Il ne s'agit pas de vraies réformes si elles se produisent dans une dystopie où les activistes des droits humains sont emprisonnés et où la liberté d'expression n'existe que pour ceux qui les dénigrent ouvertement", a affirmé Michael Page.

Lyès Menacer


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