Algérie

Les villages désertés de Ouled Ali



Les villages désertés de Ouled Ali
Oubliée, cette région, qui compte une dizaine de petits villages, peine à se relever malgré un relatif retour à la normale du point de vue sécuritaire. Dans la région d'Ouled Ali, dans la commune de Thenia, le terrorisme a fait fuir la majeure partie des habitants et rendu la vie amère à la minorité qui y est restée. Oubliée, cette région, qui compte une dizaine de petits villages, peine à se relever malgré un relatif retour à la normale du point de vue sécuritaire. Les habitants crient leur détresse et interpellent les pouvoirs publics pour qu'ils leur viennent en aide. Si certains demandent cela pour rester au niveau des terres de leurs aïeux, d'autres le font dans l'espoir d'y revenir un jour après avoir été forcés à l'exode. Brahim, un jeune chômeur du village Tala Maâli trouve que les autorités ne pensent à eux qu'au moment des élections. Les rares familles qui y (sur)vivent encore n'ont que la patience pour faire face aux difficultés.Les sites paradisiaques de la région ne suffisent nullement à alléger les souffrances des villageois. Brahim évalue le nombre d'habitants de ces villages à mille. Ils étaient plus de trois mille au début des années 1990. « Notre région est traversée par un chemin de wilaya (CW25) et a une rare beauté naturelle, mais malheureusement aucun étranger ne s'y aventure », dit-il. Mis à part l'école primaire, toutes les autres infrastructures qui y ont été construites sont inopérantes et abandonnées. « Nous avions une salle de soins et un bureau de poste, aujourd'hui ils sont fermés. Mais avant de les rouvrir il faut au préalable convaincre ceux qui ont déserté les lieux de rejoindre leur bercail en leur octroyant des aides pour qu'ils aménagent au moins leurs habitations », soutient un quinquagénaire avant de laisser la parole à un enseignant de l'école primaire qui enchaînera : « Notre établissement est fréquenté par 16 élèves, inscrits dans différents niveaux mais qui suivent leurs cours dans deux salles. Ceux des1re et 2e années sont mis dans une même salle, les 4e et 5e années dans une autre », précise-t-il.Profitant de notre présence, celui-ci nous fait part des souffrances qu'ils endurent, lui, ses élèves et ses concitoyens. « La carrière de notre village est exploitée sans aucun respect des normes. Nos maisons sont toutes fissurées à cause des fréquentes explosions des mines utilisées par les exploitants qui en plus refusent de faire travailler les jeunes du village. C'est devenu insupportable et il y a des familles qui fuient le village à cause de ce problème », se plaint-il. Et à un autre habitant d'ajouter : « Nous n'avons pas d'eau potable, et même nos sources sont taries à cause des incessants mouvements du sol engendrés par les explosions ». « Nous avons protesté à trois reprises pour attirer l'attention des responsables sur le calvaire que nous subissons, mais personne ne nous écoute », s'indigne-t-il.À Ouled Ali, toutes les maisons désertées sont saccagées. Les fenêtres, les portes' tout ce qui a une valeur marchande est volé. « Aujourd'hui, après le retour de la sécurité, plusieurs familles ont exprimé leur volonté de revenir », nous confie le P/APC de Thenia. Selon lui pas moins de trois projets dont celui du raccordement d'une centaine d'habitations au réseau d'assainissement et l'extension du réseau d'AEP et le revêtement des routes du village sont déjà inscrits. Mais ceux-ci n'ont, apparemment, pas encore dépassé le stade d'études.Au demeurant ces projets suffisent-ils pour persuader les citoyens qui ont fui l'insécurité de revenir dans leurs villages '


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