Algérie

Les villageois de Mehagga marchent contre l'insécurité



Plus de 2 000 personnes du village de Mehagga, dans la commune d'Idjeur, ont pris part à une marche silencieuse organisée, avant-hier jeudi, au chef-lieu de la daïra de Bouzeguène, à une dizaine de kilomètres du village du défunt. Décidée par le comité citoyen de Mehagga, lors d'une réunion-marathon qui s'est tenue, la semaine passée, au village, cette marche populaire, à laquelle ont adhéré tous les villageois de la région, a démarré vers 7h30 au lieudit Habchi, à la sortie-ouest de la ville de Bouzeguène, pour atteindre le chef-lieu de daïra, en parcourant un itinéraire d'environ deux kilomètres. Tout le long du trajet très fortement sécurisé par les services de police relevant de la sûreté de daïra, les manifestants en colère ont brandi de nombreuses banderoles : "Oui à la lutte antiterroriste, halte aux bavures militaires", "Nous voulons la paix et la sécurité", "Mehagga pleure ses martyrs". Lorsque les marcheurs sont arrivés devant le siège de la daïra, une délégation composée de représentants du comité de village de Mehagga a rejoint le bureau du chef de daïra pour lui remettre une plateforme de revendications qu'ils ont considérées comme légitimes. Les délégués du village ont exprimé leurs profondes inquiétudes au premier responsable de la daïra qui a pris acte de ces doléances citoyennes. Cela dit, il est à rappeler que le village martyr de Mehagga a payé un lourd tribut depuis l'avènement du terrorisme intégriste. Prises entre deux feux, celui du terrorisme et celui des militaires, plusieurs familles ont été endeuillées après avoir perdu un être cher. Pas moins de sept jeunes ont perdu la vie depuis la décennie noire. Les malheureuses victimes ont pour noms Boubeki Younès, Aoua Mahfoud, Rabehi Mahfoud, Messad Mohand Saïd, Messad Lahcene, Deghaïmi Lounès et tout récemment Boubeki Saïd. C'est dire que ces villageois ne veulent plus de sang et de larmes dans leur village car les mères de famille, les veuves et les enfants pleurent encore leurs proches décédées tragiquement ces dernières années. Ce village situé à la lisière de la forêt de l'Akfadou, presque à la limite de la wilaya de Béjaïa, veut retrouver la paix et la stabilité. Les familles exigent la sécurité pour leurs enfants et estiment que c'est à l'Etat d'assumer ses responsabilités comme le stipule la Constitution. Après la sortie des délégués du bureau du chef de daïra, un membre du comité de village a informé les villageois des résultats détaillés de l'entrevue et a demandé aux manifestants de s'en retourner au village dans l'ordre, le calme et la sérénité.Kamel Nath Oukaci


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