Algérie

Les vieilles questions


Uneénième réorganisation du secteur public marchand est passée. Une de plus !Depuis la dissolution des Fonds de participation, on ne semble guère avoirtrouvé la «bonne formule». Et, comme d'habitude dans ces cas de figure, on nes'arrête presque pas sur le fait que les choses ne marchent pas, que ce soitune relance des entreprises ou leur privatisation, mais on focalise sur ceuxqui perdent en terme de pouvoir.Dansla dernière réorganisation, la chose paraît «évidente»: c'est M. AbdelhamidTemmar le «perdant». Le CPE vient en effet de rétablir une tutelle desministères sur les entreprises de leur secteur. C'est qu'on a découvert qu'enconfiant la mission de valoriser et de privatiser le secteur public auministère des Participations, on n'a pas rendu les choses plus souples. On atout simplement alourdi un ministre de prérogatives qu'il n'est pas en mesured'assumer, tout en suscitant des irritations de la part d'autres ministères. Entermes simples: on a voulu faire simple et efficace, on fait lourd etinefficace.C'esten quelque sorte l'illustration parfaite d'une manière très algérienne de fairedes réformes: on fait des choses et on revient dessus. On n'avance pas, bienentendu, mais cela a apparemment l'avantage de donner à certains l'impressionde mouvement. La fabrique des illusions est fertile, même si elle ne cesse decoincer. On a changé, sans explication probante, une loi sur les hydrocarburesdans un sens qui ne préserve pas l'intérêt national. Seules quelques voixsolitaires ont maintenu l'alerte dans une forme d'assentiment généralcontraint. Pour des raisons qui nous échappent encore, cette loi n'a pas étémise en application avant d'être à nouveau «réformée». Certains ont applaudi àtout rompre une «renationalisation», sans relever que c'est le mêmegouvernement et la même assemblée qui ont fait cette valse à deux temps. Il yavait matière à discuter sur le fond, c'est-à-dire la manière dont s'élabore ladécision économique et politique en vase clos, sans débat public. On a trouvéle dérivatif: c'est le bien portant Chakib Khelil qui était le « grandperdant».Commeaujourd'hui, Hamid Temmar est le grand perdant. Dans le cas du secteur publicmarchand, on a voulu apparemment accélérer en centralisant. Ce n'est pasforcément contradictoire s'il s'agit de donner une impulsion politiquegénérale, c'est contradictoire s'il s'agit de gérer et de trancher sur desdossiers sur lesquels d'autres ministères ont un avis et un pouvoir. Le retourà des tutelles classiques apparaît, paradoxalement, comme une «réforme», un «mieux» ou un «moindre mal». C'est ainsi que l'on tourne en rond, plutôt que demener rondement les choses. Bien sûr, on pourrait se pencher sur les raisons dela réussite de nos voisins, mais comme nous sommes les meilleurs...Etpuis, on aime beaucoup comptabiliser la part du pouvoir perdu ou gagné par lesuns ou les autres et on évite l'essentiel. C'est simple et sans le casse-têtedes vieilles questions: pourquoi ça ne marche pas, pourquoi les privatisationsne décollent pas, pourquoi les investisseurs potentiels se plaignent de ladifficulté « de faire » en Algérie ? Pourquoi les réformes paraissent siimpossibles...
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