Algérie

Les victimes collatérales de l'austérité



Les victimes collatérales de l'austérité
Le tarissement des subventions intervient hélas, au moment où le rôle des associations vient d'être mis en valeur et consacré par la nouvelle Constitution.Quel sale temps pour les associations! Les sources de subventions permettant à leurs membres d'activer et d'initier des actions caritatives se tarissent les unes après les autres. Après le recul des cotisations et des dons de bienfaiteurs suite à la cherté de la vie, à présent ce sont les subventions de l'Etat qui n'arrivent plus.Les caisses de certaines associations, a-t-on appris de nombreux acteurs du mouvement associatif, sont à sec et l'heure pour la plupart d'entre elles, est à la fermeture des locaux et au départ massif des membres. Le constat concerne aussi bien les associations activant à l'échelle nationale qu'à l'échelle locale. Cet état de fait intervient hélas, déplorent de nombreux acteurs du mouvement associatif, au moment où le rôle des associations vient d'être mis en valeur et consacré par la nouvelle Constitution adoptée en février 2016, notamment à travers la mise en place de l'Observatoire national du service public.Le rôle des associations a été estimé à sa juste valeur, rappelons- le,dans le cadre de la décision prise par les hautes autorités de l'Etat de rendre effective l'exercice de la démocratie participative. Cette bouffée d'oxygène qu'a tant attendue le mouvement associatif, serait malheureusement dans le contexte économique actuel du pays marqué par l'austérité, une avancée et un acquis vains. Selon certains acteurs du mouvement associatif avec qui nous nous sommes entretenus, les avancées contenues dans la nouvelle loi sur les associations ne servent pas à grand-chose en l'absence des fonds pour les associations. Ces derniers, pour les associations, sont ce que l'essence est pour les véhicules, s'accorde-t-on à dire. «Vous pouvez avoir les meilleures idées et les membres les plus dynamiques au monde, mais si vous n'avez pas de quoi les prendre en charge sur le plan du transport et de la nourriture à la fin d'une action caritative, vous ne tiendrez jamais longtemps», nous dira Achour Smaïli, président de l'association écologique «Agir» dans la commune de Haïzer, wilaya de Bouira. «C'est vrai que les personnes qui adhèrent aux associations sont généralement généreuses et pas du tout exigeantes. Mais qu'elles donnent à chaque fois de leurs poches pour la réalisation d'une action caritative, cela relève de l'impossible et du monde des anges». La logistique et la prise en charge des membres des associations doivent être prises en charge ou par des bienfaiteurs ou par les pouvoirs publics, ajoute le président de l'association «Agir». Or sur le terrain, de nos jours, ni les bienfaiteurs ne se manifestent comme autrefois ni les autorités, en l'occurrence les APC et les différentes directions ne s'affichent présentes. Ces dernières, nous fait savoir Achour Smaïli, ont reçu ces deux dernières années dans le cadre de la politique de rationalisation des dépenses des instructions fermes de la part de leurs tutelles respectives quant à la nécessité de renoncer à toutes les dépenses secondaires. C'est dans le cadre de la politique de rationalisation des dépenses que toutes les campagnes de sensibilisation et autres journées d'information qu'organisaient jusque-là ces directions, conjointement avec les associations ont été annulées, nous fera savoir notre interlocuteur. Pour se défendre, les différents directeurs renvoient les membres des associations qui les sollicitent au sujet des subventions, à la loi sur les associations en vigueur. La loi sur les associations dans son chapitre réservé aux ressources et au patrimoine des associations, cite les subventions de l'Etat en dernier lieu. Les associations, selon la loi en question, doivent se prendre elles-mêmes en charge, en recourant soit aux dons des bienfaiteurs, soit aux cotisations des adhérents ou aux revenus d'un investissement et enfin aux subventions de l'Etat. Cette loi, pour certains acteurs du mouvement associatif, ne peut plus être d'actualité, pour la simple raison que l'inflation et la cherté de la vie ont atteint des proportions jamais enregistrées. Cela s'est répercuté négativement sur le pouvoir d'achat des citoyens et du coup sur leur capacité à pouvoir honorer le payement de leurs cotisations ou de se porter volontaires pour financer des actions caritatives. Il en est de même pour les entrepreneurs et les chefs d'entreprises qui ne se sentent pas du tout concernés après l'augmentation de la quasi-totalité des prix des différentes matières premières sur le marché local, dans l'aisance. Ces nouvelles donnes doivent, s'accordent à dire les acteurs du mouvement associatif, pousser l'Etat à revoir le mode de financement et de fonctionnement des associations, en leur consacrant des enveloppes budgétaires, ou à défaut la prise en charge des missions inhérentes au bénévolat, faute de quoi, ces dernières ne tarderont pas à s'éteindre et à disparaître.


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