Face aux réquisitions auxquelles l'administration recourt pour empêcher les vétérinaires de faire grève, ces derniers ont décidé de mener une nouvelle forme de protestation. Celle-ci consiste à ne pas apposer leur griffe sur les documents officiels. Le syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP) a mis en garde, dans une conférence de presse animée, hier, à l'Institut national de médecine vétérinaire (INMV) d'Alger, contre la détérioration des conditions de vie des médecins vétérinaires, en raison des bas salaires qu'ils perçoivent et du peu de considération affiché pour leur fonction. Pour attirer l'attention de leurs revendications, ils ont décidé, dès samedi prochain, de ne plus apposer leur griffe sur tout document officiel (attestation, certificat...) qui engagerait leur responsabilité. Le syndicat qui n'appelle pas ses adhérents à un débrayage, s'attend, tout de même, à une réaction du ministère de l'Agriculture, afin d'engager un dialogue qui devra remettre les choses à leur place. «Sinon, indique le secrétaire national du syndicat, Hamza Samir, les médecins vétérinaires durciront le ton mais nous préférons attendre des réactions favorables de la part des pouvoirs publics en ce qui concerne nos revendications». Ces dernières, selon le syndicat, s'articulent autour du salaire, des indemnités et leur classification dans le nouveau statut. Les vétérinaires considèrent, en outre, que la nouvelle grille des salaires de septembre dernier, leur dénie le rang qu'ils occupaient auparavant. Ils se disent «révoltés» du fait que les pouvoirs publics les assimilent, dans la nouvelle grille, à des Bac 5. Arborant des enveloppes contenant des copies de diplômes, le secrétaire du syndicat, dira qu'au courant de la semaine prochaine, le syndicat rendra les diplômes à l'administration du ministère de l'Agriculture pour lui signifier «l'écoeurement» du vétérinaire quant à cette classification qui fait de lui un simple fonctionnaire dénué, au moment où son rôle, en matière de santé publique, s'est vertigineusement accru. Le SNV «se fait un devoir de rendre à la fonction son lustre et la considération qu'elle mérite», a-t-on indiqué. S'agissant du volet salaire et indemnités, le syndicat estime qu'il a trop attendu pour se décider à passer à l'action. «Après avoir participé activement et en concertation avec le ministère de tutelle à la finalisation du projet du statut particulier, voilà que nos espoirs s'évaporent», note un communiqué de presse du syndicat. Selon le même document, les vétérinaires ont été privés d'une prime de 7.000 DA appelée prime spécifique globale (ISG) instituée, pourtant, par décret en juin 2007. Seules les primes de contagion et de documentation sont perçues sans qu'elles n'influent sur leurs salaires considérés en-decà de leur mérite. «Avec l'élimination de cette prime nous retournerons au même salaire d'il y a cinq ans», commente un membre du syndicat. Au sujet de l'exercice syndical, les vétérinaires revendiquent des détachements pour les délégués syndicaux dont les activités se trouvent, le plus souvent, handicapées par manque de moyens et surtout d'autorisations. C'est, d'ailleurs, l'une des raisons, explique Samir Hamza, qui fait que «nous ne participerons pas à la grève des syndicats autonomes de la fonction publique, prévue pour le 13 et le 14 avril prochains».
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Posté Le : 10/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com