Algérie

Les Verts entre regrets et certitudes



Les Verts entre regrets et certitudes
Jamais, peut-être, la notion d'un match de football qui ne se termine qu'au coup de sifflet final de l'arbitre ne s'est autant vérifiée que lors de cette CAN 2015.Jusqu'à vendredi soir, 14 matches s'étaient déjà joués et 5 d'entre eux ont connu un bouleversement dans les 10 dernières minutes. On peut même dire que certains d'entre ces cinq ont scellé leur score dans les ultimes secondes du temps additionnel.Comme quoi tant que le jeu se déroule l'espoir d'obtenir un bon résultat ne doit pas céder. Voilà comment une équipe du Ghana vouée au point du match nul face à son homologue d'Algérie a forcé le destin jusqu'à faire sienne une victoire des plus importantes dans la course à la qualification pour les quarts de finale de la CAN 20515. On imagine le coup de massue qui venait d'être asséné à une sélection algérienne à laquelle le match nul aurait suffi à son bonheur.Cette dernière n'a pas retenu la leçon du match précédent face à l'Afrique du Sud où, certes, elle a gagné mais elle n'en avait pas moins développé un jeu loin d'être rassurant. Du reste, elle fait partie des équipes qui ont réussi à renverser le cours d'un match dans ses dix dernières minutes. Le match nul a échappé aux Verts parce qu'ils n'ont pas su rester solidaires jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre. Au départ du but ghanéen une monumentale négligence de la part de Foued Kadir, qui venait de remplacer Brahimi quelques minutes auparavant. Alors qu'il ne restait qu'une poignée de seconde à disputer dans le trois minutes du temps additionnel accordé par l'arbitre, Kadir, possesseur du ballon sur l'aile droite, se laissa aller à tenter une action offensive négligeant la perte de temps par une passe à un coéquipier démarqué.Le reste a été fatal aux Algériens : Kadir a perdu le ballon au profit de Baba Rahman, lequel tenta le tout pour le tout en balançant une très longue transversale de 56 mètres d'une précision inouïe qui fit atterrir le ballon dans les pieds d'Asamoah Gyan posté, là-bas, sur le côté droit du terrain à l'entrée du périmètre algérien.Le Ghanéen avait à ce moment-là Carl Medjani collé à ses basques dont on pensait qu'il allait s'en sortir vu que Gyan n'avait rien de probant jusque-là. On ajoutera que ce même Gyan était, deux jours auparavant, encore à l'hôpital pour se soigner de la malaria, une maladie dont la particularité est de mettre à plat celui qui en est atteint. Pour dire qu'entre Medjani et Gyan, celui qui aurait dû faire parler sa force et son physique c'est bien le premier nommé. Pourtant, ce n'est pas le scénario qu'on a eu puisque c'est le «convalescent» Gyan qui a pris le dessus dans ce duel grâce à sa puissance et sa vélocité plantant son adversaire avant de décocher un tir croisé qui a fait mouche.Cette action n'a pas été sans nous rappeler le match France-Bulgarie de 1993 où les Français n'avaient besoin que d'un match nul pour se qualifier au Mondial 1994. Alors qu'ils tenaient ce match nul et que le temps additionnel égrenait ses ultimes secondes, David Ginola tenta une action absolument inutile à l'issue de laquelle il se fit subtiliser le ballon qui allait atterrir dans les pieds d'un Kostadinov dont le tir du droit sous la barre a envoyé les Bulgares au Mondial. Les Français gardent un souvenir tenace de cette action.Est-ce que les Algériens vont faire autant de cette dernière action face au Ghana ' Peut-être. Mais pour cela il faudrait qu'ils soient éliminés de la compétition, ce qui, dans les conditions actuelles, n'est pas encore réalisé. Si les Verts parviennent à se qualifier, cette bévue du match contre le Ghana sera vite oubliée, par contre, en cas d'échec face aux Sénégalais, ils risquent de penser longtemps à cette action qui a vu Kadir faire du zèle puis Medjani perdre son duel face à Asamoah.Facile d'en vouloir à GourcuffIl paraît que les internautes se sont donné à c?ur joie sur les réseaux sociaux pour démolir les Verts et leur entraîneur Christian Gourcuff. Une attitude qui peut se comprendre par l'espèce de frustration qui touché la majorité des supporters Algériens à l'issue d'un match que leurs joueurs n'auraient jamais dû perdre s'ils avaient affiché un peu plus de mordant. Mais avaient-ils réellement la capacité de tenir physiquement dans ce match 'On n'en a pas l'impression. Déjà, lors du match face à l'Afrique du Sud, on avait senti que les joueurs algériens souffraient de la grosse chaleur et du fort taux d'humidité qui régnaient.Pourtant, ce match avait eu lieu à 20 heures, soit à un moment où la température était plus clémente. Face au Ghana, la rencontre s'est jouée plus tôt, à 17 heures, sous une chaleur accablante et un taux d'humidité avoisinant les 95%. Nous ne cherchons pas à trouver des excuses à la mauvaise production des Verts mais une chose est sûre, en Guinée équatoriale, l'équipe d'Algérie semble être une des équipes les moins bien préparées pour lutter contre les conditions climatiques. Il y a un autre paramètre dont il faut tenir compte, celui de la mauvaise qualité du terrain du stade de Mongomo sur lequel il est impossible de développer un jeu cohérent.A partir de là, on peut tirer d'autres arguments du genre «Djabou et Soudani auraient dû jouer», sans que cela n'ajoute au fond du problème, à savoir que l'équipe d'Algérie a laissé filer un point qui lui tendait les bras. A propos de Djabou et de Soudani, il y a lieu de relativiser.Quand un joueur n'est pas aligné, on a le droit de penser que s'il l'avait été le cours du match aurait été tout autre. C'est de la pure imagination parce que rien ne dit que ce joueur ne va pas être lui aussi englouti comme ses camarades. Slimani est bien rentré pour remplacer Belfodil, a-t-il apporté un plus au jeu offensif des Verts ' Absolument pas.Plus frais, puisque rentré en cours de jeu, on attendait de lui qu'il pèse sur les défenseurs ghanéens.Il n'en a rien été. Slimani a été à l'image du jeu produit par ses coéquipiers, un jeu manquant de vitesse d'exécution et peu engagé sur le plan physique. En fait, l'action ratée de Kadir à l'ultime minute du temps additionnel a résumé la prestation du Onze algérien qui a pensé que le nul était acquis d'avance sans mettre dans la lutte la volonté nécessaire dans ce genre de circonstance. Une bien mauvaise tournure pour ces Verts qu'on a vite fait d'habiller du costume de favori et qui apprennent que dans la CAF rien n'est acquis sans un minimum de détermination.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)