Algérie

Les verts dans la tourmente



Rien ne tourne rond
Avec les mêmes joueurs, ou presque, et des moyens colossaux mis à sa disposition, le sélectionneur national, Rabah Madjer, a fini par échouer là où d'autres avaient réussi.
N'a-t-on pas chanté il y a 57 ans de cela - en 1961- la célèbre phrase: «Il faut savoir quitter la table»'. Charles Aznavour l'avait chanté, à cette époque, et à Rabah Madjer d'y joindre, en 2018, l'acte. Son départ était revendiqué avant même qu'il ne débute sa mission, pour des raisons que tout le monde connaît. Mais certains gardaient, tout de même, un optimisme de voir l'auteur de la célèbre talonnade provoquer «sa» révolution au sein de cette sélection nationale, comme il ne cessait de l'annoncer sur les plateaux TV. Au final, ce ne fut qu'un pétard mouillé et l'équipe va de mal en pis, à quelques encablures du début des éliminatoires de la CAN 2019. C'est la dégringolade des Verts, avec des joueurs, comme tout le monde a pu le remarquer, qui évoluent tout en ayant l'esprit ailleurs. Comme pour dire qu'ils viennent juste pour éviter les sanctions et attendre que cette période assurée par Madjer passe pour ouvrir une nouvelle page.
Face au Cap-vert, vendredi au stade 5-Juillet d'Alger, et en dépit de la défaite (2-3) étant donné que le score importe peu en match amical, le constat à faire était unanime au coup de sifflet final: Madjer est loin d'être l'homme de la situation, puisqu'il nage à contre-courant et mène cette équipe vers des horizons inconnus. Aux alentours du stade olympique, un monde fou était présent, mais une fois le match entamé, les gradins étaient presque vides. Il s'est avéré, finalement, que tout ce beau monde ne prêtait aucune attention à l'EN, puisqu'il est venu assister au concert de Lounis Aït Menguellet, qui a eu lieu à la Coupole. Qu'il est loin le temps où d'interminables files se constituaient pour acheter les tickets des matchs de Slimani, Soudani, Brahimi et consorts! Certes, cela date d'avant Madjer, mais avec ce dernier, la situation a pris d'autres tournures. Et cela s'est confirmé, vendredi, face à une sélection cap-verdienne privée de plusieurs éléments clés, laissés au Portugal par leur sélectionneur José Rui Aguas. Et pourtant, les Algériens ont bien commencé grâce à un but de Bensebaïni, dès la 5'. Mais cela était sans compter sur Ricardo Gomes, qui égalise huit minutes plus tard. A la demi-heure de jeu, Bounedjah redonne l'avantage aux siens, en reprenant de la tête un centre de Brahimi. Ryan Mendes, de retour des vestiaires, remet les pendules à l'heure, profitant de la passivité de Bentaleb et Bensebaïni.
Un but suivi d'un long moment de doute pour nos Verts qui n'arrivaient pas à enchaîner trois passes. Placement anarchique des joueurs sur le terrain, manque d'engouement chez plusieurs d'entre eux et coaching loin de convaincre, les «DZ» n'inspiraient aucune confiance. Et c'est somme toute logique que vienne, à la 71', cette action de l'incorrigible Chaouchi, fidèle à ses boulettes.
«Le meilleur gardien d'Afrique» - pour paraphraser Majder - a relancé dans l'axe sur une défense totalement absente, ce qui profite aux Cap-Verdiens pour ajouter un troisième but par l'intermédiaire de Julio Tavares. Score final: 2-3 pour les visiteurs, encouragés par le maigre public du stade du 5-Juillet, qui n'a cessé de scander des «M'Bolhi, M'Bolhi» ou encore des «Allah Ou Akbar Halilhodzic!». Certes, Madjer est le premier responsable de tout cela, étant l'entraîneur en chef, mais la question à se poser est celle de savoir que font ses deux assistants, le chevronné - et ancien sélectionneur national - Méziane Ighil ainsi que Djamel Menad.
Deux techniciens qui ne sont pas à présenter, ayant fait leurs preuves ailleurs, alors que chez les Verts, l'on ne sent pas du tout leurs touches. Cela vient confirmer, on ne peut plus, les informations qui parlaient de «prérogatives réduites» pour les deux hommes. Tout cela ne semble pas pour autant secouer Madjer. Ce dernier tient toujours à sa place, refusant de céder. «Si je démissionne, l'Equipe nationale va plonger dans une crise»... Voilà ce qui mérite d'être clair avant le «match historique» face au Portugal jeudi prochain. Croisons les doigts!


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)