Les Verts à Rio, la Ville des roses en liesseFootball

Aussitôt que l'arbitre sénégalais a sifflé la fin du match ayant opposé mardi soir l'équipe nationale de football à celle de Burkina-Faso, annonçant la quatrième qualification des Verts au Mondial, les Blidéens ont quitté leurs domiciles pour fêter, de façon grandiose, cet événement tant attendu.Les klaxons des voitures et le son des vuvuzelas, souvenirs de la participation des Fennecs à la coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, se sont conjugués aux youyous des femmes, offrant un décor de joie indescriptible aux différents coins et recoins de la Ville des roses.
Difficile, en effet, de se frayer un chemin au milieu de ces milliers de véhicules et ces groupes de supporters ayant préféré des vadrouilles pédestres afin de se mettre à l'abri des embouteillages immenses.
Scandant les chansons louant les succès des Verts et scandant les noms des joueurs et de l'entraîneur Vahid Hallilodzic, les Blidéens n'ont pas omis de vanter "l'apport" de leur ville qui a toujours été un "porte-bonheur" pour l'équipe nationale.
La joie est perceptible sur les visages de ces citoyens qui ont vécu les 90 minutes les plus longues de leur vie, en raison des difficultés énormes éprouvées par les joueurs algériens devant la forte résistance des Etalons burkinabés, qui ont failli "tuer" les espoirs des Algériens à trois minutes de fin de la rencontre, n'était le poteau droit du gardien Zemmamouche qui a stoppé un tir puissant qui se dirigeait droit vers les filets.
"Peu importe la manière, l'essentiel est d'avoir acquis le billet qualificatif au Mondial du Brésil", affirmaient, à l'unanimité, plusieurs supporters, interrogés par l'APS. "Notre souffrance durant plusieurs jours, la faim, le froid et la pluie auxquelles nous étions exposés depuis 8h du matin aux tribunes ont été parfaitement récompensées.
"Bravo aux joueurs et au staff technique", lançait un groupe de jeunes venus de Souk Ahras, en quête d'un restaurant ouvert pour "soulager leurs estomacs".
Une soirée historique aux couleurs nationales
Le rêve de ces milliers de supporters et des habitants des différents quartiers de Blida a été exaucé par leur équipe fétiche. La quatrième participation des Verts au Mondial a déclenché une vague de joie indescriptible aux couleurs nationales.
Le drapeau national ornait véhicules et devantures des habitations. Femmes, hommes et enfants ont choisi des tenues aux mêmes couleurs, ce qui a donné un charme particulier à cette grande fiesta.
Les pétards n'ont pas été en reste. Ils ont ajouté leur "grain de sel" à cette joie collective des plus émouvantes. Le ciel est entièrement couvert par cette immense fumée qu'ils dégagent au milieu des youyous et de klaxons.
"C'est une sorte de baroud d'honneur, en attendant de bons résultats au Brésil", affirment certains jeunes. "C'est aussi une manière de réaffirmer notre grand attachement à l'Algérie et aux drapeau national", intervient un septuagénaire, faisant allusion à l'agression de ce symbole, il y a quelques jours, à Casablanca (Maroc).
La ville des roses vit ainsi sa septième nuit de liesse populaire. Une joie qui se prolongera encore durant "plusieurs jours", selon plusieurs citoyens, estimant que l'acquis réalisé par les Fennecs est "inestimable".
On s'initie déjà la danse Samba !
A la grande placette de Bab Essebt, au centre-ville de Blida, des dizaines de jeunes s'adonnaient à des scènes de danse collectives, dans un climat marqué par une gaîté sans pareil.
"Maintenant que notre place est réservé au Brésil, il est temps de s'initier à la Samba", lançaient ces jeunes, habillés aux couleurs nationales et portant un grand drapeau. "Nous allons mélanger le chant Chaâbi à la danse brésilienne, on va étonner le monde entier", poursuivent-ils, invitant les passants à se joindre à la scène.
L'ambiance est la même au niveau des quartiers de Bab Dzair, Ramoul, la cité Brakni, les Rosiers à La rue menant du stade Tchaker au centre-ville est transformée en une piste de danse et d'expression de joie. En dépit de la difficulté de la rencontre, les coéquipiers du capitaine Madjid Bouguerra, encore un défenseur qui signe une qualification de l'Algérie à la coupe du monde, après Antar Yahia en 2009 à Oum Dourman (Soudan), ont su procurer cette liesse dont rêvaient leurs millions de fans depuis plusieurs mois.