Algérie

Les vérités de Benbouzid



La campagne de vaccination anti-Covid-19 n'a réellement débuté qu'au mois de juin, voire le mois de juillet. C'est le ministre de la Santé qui le dit, affirmant qu'après la réception officielle des premières doses du vaccin russe Spoutnik V, l'Algérie n'avait plus réceptionné de doses jusqu'au mois de mai. Si la cadence s'est accélérée depuis juillet, le Pr Benbouzid se dit non satisfait encore et évoque une nouvelle stratégie dès la rentrée sociale. La question de la vaccination des moins de 18 ans n'est plus écartée.Nawa Imès - Alger (Le Soir) - Les différents acteurs du système de la santé l'avaient déjà dit : la campagne de vaccination anti-Covid-19 a connu un démarrage plus que laborieux. Le ministre du secteur le confirme et en explique les raisons.
En accordant un entretien au site électronique Santénews, Abderrahmane Benbouzid a évoqué, sans langue de bois, les difficultés rencontrées pour le lancement de la campagne de vaccination, affirmant qu'après la réception des premières 50 000 doses du vaccin russe Spoutnik V en janvier, l'Algérie n'avait pu réceptionner aucun lot de vaccin jusqu'au mois de mai.
«Comment pouvait-on alors lancer une campagne ' Comment distribuer ces doses sur les 58 wilayas '» Ce n'est qu'entre juin et juillet, dit-il, que la vaccination effective a pu avoir lieu.
La maîtrise des arrivages des vaccins est difficile, assure le ministre de la Santé, expliquant que ces derniers obéissaient à de nombreux paramètres qui sont propres au pays devant les livrer, rappelant que, par exemple, le dernier arrivage du vaccin chinois aurait dû intervenir, mais que les inondations en Chine en ont retardé la livraison. Neuf autres millions de doses devraient être livrées pour permettre d'accélérer une cadence qui n'est pas du goût du ministre de la Santé, en dépit de l'engouement remarqué depuis quelques semaines.
Selon le ministre de la Santé, 6 millions de personnes ont pu être vaccinées avec une moyenne de 200 000 vaccinations par jour, même si, dit-il, la cadence a quelque peu baissé au mois d'août en raison des conditions climatiques, notamment. S'il avoue ne pas être «convaincu» par ce rythme, le Pr Benbouzid fait savoir que le comité scientifique étudie «d'autres façons de faire à la rentrée sociale» pour donner un coup d'accélérateur. Le but étant d'atteindre le taux de 70% de la population vaccinée.
À ce sujet, le ministre de la Santé affirme qu'«on avait dit 70% des plus de 18 ans, mais là, on doit vacciner les moins de 18 ans, cette souche est en train de les toucher : si on arrive à 30%, on sera déjà un peu plus tranquille».
Le ministre de la Santé n'a pas caché son inquiétude quant à l'éventualité d'une quatrième vague estimant qu'il fallait s'y préparer, en tirant les leçons de celle en cours, mais que les virus étaient souvent imprévisibles. «On prend nos précautions, mais si demain il y a une nouvelle souche et que, nous, on se prépare en mobilisant tous les moyens : lits, oxygène et voilà que la nouvelle vague arrive avec de nouveaux symptômes. Ce qui explique que nous devons rester mobilisés.»
Répondant aux critiques faites au sujet de la gestion de la troisième vague, le ministre de la Santé a qualifié cette dernière de «rapide et fulgurante», assurant que la problématique de la disponibilité de l'oxygène obéissait à plusieurs facteurs, notamment la coordination et le transport de ce produit vital qui, a-t-il reconnu, n'était pas distribué en quantité suffisante au niveau des structures de santé, parce qu'un transporteur devait alimenter à la fois plusieurs structures. «C'est une leçon. Certains nous reprochent de n'avoir pas pris les devants, la prochaine fois ça ne nous arrivera pas : on va mettre des générateurs dans les hôpitaux, un programme est établi», dit-il, avant d'ajouter que «dans une crise, il y a toujours des problèmes et certains ne voient pas la forêt mais l'arbre abattu».
Ce que déplore le ministre de la Santé, c'est que la situation épidémiologique n'ait pas permis d'ouvrir plusieurs chantiers, ni encore moins de mettre en place la feuille de route qu'il ambitionnait pour le secteur, assurant qu'«on a abandonné tous les autres chantiers. Depuis un an et demi, on ne fait que du Covid. Même les hôpitaux sont à 80% dédiés au Covid-19».
N. I.


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