Le secrétaire général des Nations unies n'a jamais eu le dernier mot en ce qui concerne les relations internationales. A ce poste, les avis qu'il exprime n'ont aucun caractère personnel, mais ce qu'il lui arrive de dire est toujours important, parce qu'il est l'expression de la légalité internationale. Il est le chef d'une organisation internationale chargée de promouvoir la paix. Sa doctrine en est l'expression, et pour cela elle peut même recourir à la force comme l'autorise sa charte. Là s'arrête la question du principe, car en vérité, tout est dans le rapport de force. Mais M. Ban Ki-moon s'est fait fort de le rappeler en ce qui concerne le peuple palestinien, en réitérant son soutien à la création d'un Etat palestinien. Plus que cela, a-t-il dit, l'Etat en question «devrait exister depuis longtemps», sans définir cette période qu'il a tout de même qualifiée de longue. Celle-ci est effectivement bien longue, puisqu'un tel Etat aurait dû àªtre créé dès 1948, quand a été proclamé l'Etat d'Israël par cette même ONU conformément à la résolution 181, de sinistre mémoire, portant partage de la Palestine.
Depuis cette date et même après deux guerres, le peuple palestinien luttait pour son droit à l'existence, les organisations internationales, dont l'ONU justement, n'en parlant qu'en termes de réfugiés. Il a fallu attendre encore longtemps pour que l'Assemblée générale reconnaisse enfin ce droit. On remarquera que le Conseil de sécurité n'a pu franchir ce seuil, étant verrouillé, et d'ailleurs, tout laisse penser qu'il le sera encore au moins dans les prochains jours lorsque les Palestiniens le solliciteront pour que leur Etat devienne membre de l'ONU. Telle est la volonté de la communauté internationale acceptée par les Palestiniens en 1988 à l'instant même où ils avaient reconnu l'existence d'Israël, ainsi que les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. M. Ban Ki-moon ne pouvait en aucun cas se placer en deçà de ce principe, même si la solution à deux Etats sans cesse clamée est loin d'être univoque. Il ne s'agit pas en effet de soutenir cette option, mais d'énoncer le principe dans son intégralité, car un Etat palestinien c'est quoi au juste s'il venait à perdre ses principaux attributs et ses symboles de souveraineté '
Pourquoi faudrait-il que ce soit Israël qui en établisse les limites géographiques et son peuplement, et pas ce qui tient lieu de légalité internationale ' Jusqu'à présent, l'idée même de négociation s'est avérée àªtre un piège pour les Palestiniens, contraints de renoncer à leur résistance sans la moindre contrepartie. La négociation supposée mettre fin à l'état de guerre a, au contraire, donné du répit à Israël, qui s'est même permis de décréter la mort de tous les accords auxquels il avait pourtant souscrit. Il reste que cela s'est traduit par le renforcement de l'opposition palestinienne à toute idée de négociation, avec pour preuve la victoire du mouvement Hamas aux législatives de 2006. Peut-être que la prochaine étape sera la disparition de l'Autorité palestinienne, ou encore l'effondrement des institutions palestiniennes. Un risque majeur. Qui s'en souciera ' Beaucoup croyaient que le règlement de la question palestinienne allait faire partie des urgences de l'après-11 septembre. Ils en sont déçus.
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Posté Le : 11/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com