Algérie

Les vergers gravement menacés par le feu bactérien



Les vergers gravement menacés par le feu bactérien
Qu'est-ce que le feu bactérien ' C'est une dangereuse maladie causée par une bactérie appelé Erwinia amylovora. Cette bactérie présente une menace sérieuse pour nos vergers et certaines plantes ornementales.
Les fruitiers à pépins : Pyrus (poiriers), Malus (pommiers), Cydonia (cognassiers). Les plantes ornementales et sauvages de la famille des rosacées : Cotoneasters, Pyracantha, Sorbus, Chaenomeles (pommier du japon), Craetegus (aubépine). Symptômes de crosse, possibilité de confusion, si absence d'exsudat, avec des dégâts de Cèphe : insecte piqueur suceur. Flétrissement, désséchement des feuilles et des bouquets floraux. Apparition d'exsudat bactérien sur différents organes : tiges, feuilles rameaux, fruits. Le cycle de la bactérie : elle hiverne dans les chancres des branches et du tronc des plantes infectées, l'année précédente. Au printemps, par temps chaud, les bactéries se multiplient rapidement et s'échappent des tissus infectés sous la forme de gouttelettes d'exsudat de couleur blanchâtre à rouge. La dissémination des bactéries s'effectue, à partir de ces exsudats par le vent, la pluie, les insectes, les oiseaux et l'homme (outil de taille, toucher..). L'exsudat ainsi véhiculé pénètre par des entrées préférentielles, telles que les fleurs, les blessures, les jeunes pousses herbacées. Le feu bactérien est une maladie bactérienne totalement méconnue en Algérie qui est en train de ruiner les parcelles des arbres fruités (pommiers, poiriers, néfliers et cognassiers) dans la la seule wilaya de Tipasa ou quelques 1 000 hectares de poiriers, 900 hectares de pommiers et 500 hectares de néfliers. Il y a lieu de constater qu'un seul hectare peu contenir entre 1 200 et 1 400 arbres fruitiers. Au fait, selon les techniciens de l'agriculture, la première apparition remonte au mois d'avril 2010, d'où l'infection de plusieurs hectares dans la bande agricole entre l'agglomération de Attatba et celle de Koléa. Selon les responsables des services agricoles, il y a eu deux alertes qui ont fait l'objet d'un enregistrement. Il s'agit de Khémis Miliana en 2006 dans un verger à Aïn Defla et la seconde en 2008 au niveau des services de contrôle aux frontières des produits affectés à l'agriculture où il a été découvert que des plants de poiriers importés de Syrie, et destinés à un arboriculteur, étaient infectés par cette bactérie microbienne. Les autorités phytosanitaires considèrent qu'il y a une absence total en matière de contrôle, ainsi qu'une rapide réaction des agriculteurs et l'ensemble des concernés, dont les services techniques et l'administration concernant l'alerte de 2010. L'imputation est plus importante quand ces mêmes responsables avouent qu'il y a un manque flagrant de sérieux, vu le manque d'ardeur des agriculteurs à accompagner les recommandations et les instructions qui leur sont prodigués. En outre, et selon des sources concordantes, il a été mis en place au niveau du ministère de l'Agriculture un comité de suivi afin de mettre en 'uvre un programme de lutte contre cette dangereuse bactérie microbienne. A ce comité seront adjoints des techniciens des instituts nationaux spécialisés afin de dresser un constat et, par la suite, prendre des mesures pour soigner les arbres touchés par cette pandémie. Autre fait marquant, même dans les pays européens, il n'existe aucun produit chimique homologué efficace contre le feu bactérien. Par conséquent, toutes les mesures prophylactiques doivent être mises en 'uvre afin de réduire au maximum les sources d'inoculum et les possibilités d'infection. En période hivernale, supprimer les chancres et les momies. En période de végétation, supprimer les floraisons secondaires. Par ailleurs, pour ce qui est des mesures d'urgence, un arrêté ministériel a été préparé avec pour objectif de fixer les moyens des arbres infectés pour permettre leur arrachage en présence d'une commission de wilaya composée des services de l'agriculture, de la chambre de l'agriculture, des inspecteurs phytosanitaires, d'un représentant de l'ITA et de la gendarmerie. Les fellahs, réunis ce jeudi à la chambre de l'agriculture pour justement parler de ce fléau, s'insurgent à des mesures radicales qui consistent à arracher l'ensemble des arbres infectés, grâce à des méthodes moins contraignantes et moins onéreuses, en éliminant les branches touchées et procéder au curetage de ceux qui ne sont pas intoxiqués. Autre fait marquant cette rencontre, les agriculteurs crient leur indignation pour ce qui est des indemnités, compte tenu que le ministère de l'Agriculture n'octroie que 35 000 DA pour l'hectare. En effet, les propriétaires des parcelles contaminées sont scandalisés par cette somme dérisoire et l'un d'eux a justement brandi une facture. «J'ai une parcelle de trois hectares et je débourse annuellement 53 millions de centimes pour tailler les arbres, les soigner avec des produits phytosanitaires très coûteux, ainsi que l'irrigation et voilà que le ministre, au lieu de nous indemniser correctement, n'a pas trouver mieux que nous donner des pacotilles comme dédommagement.» Un autre fellah rétorque : «Savez-vous combien j'ai déboursé pour mes plants. Il m'a fallu labourer la terre la mettre à niveau, l'arroser correctement, les soigner durant tout au long de leur croissance pour des centaines de millions et au final, on nous octroie 35 000 dinars. C'est une honte !» Il y a péril en la demeure. Les responsables à un très haut niveau doivent absolument déployer des efforts afin de lutter efficacement contre ce fléau, qui risque de dévaster la totalité des vergers en Algérie. Pour ce faire, des vérifications plus rigoureuses doivent être mises en place au niveau des frontières, afin de mettre en place un contrôle phytosanitaire plus performant, communiquer des bulletins d'alerte au niveau de l'ensemble du territoire national, faciliter la destruction des arbres arrachés pour éviter la contamination des autres parcelles, revoir l'indemnité sur la base d'un consensus avec les agriculteurs.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)