Algérie

Les vendeurs d'alcools tiennent parole



la protestation a débordé sur la voie publique à travers la fermeture du boulevard jouxtant le siège de la wilaya.Plus de 500 personnes entre producteurs, grossistes, détaillants, hôteliers, propriétaires de bar-restaurant et travailleurs dans le domaine de l'alcool ont pris part hier au rassemblement de protestation initié par leur association devant le siège de la wilaya de Béjaïa afin de dénoncer les pressions bureaucratiques auxquelles ils sont soumis depuis plus d'un an. Cette action de protestation, décidée samedi dernier lors d'une assemblée générale, a été ponctuée par un premier contact avec le secrétaire général de la wilaya, en l'absence du chef de l'exécutif retenu par une visite ministérielle. Le contact en question n'avait pas débouché sur une avancée palpable. Conséquemment, la protestation a débordé sur la voie publique à travers la fermeture du boulevard jouxtant le siège de la wilaya, coupant la ville de Béjaïa en deux parties, difficilement joignables.
Les conclusions présentées par la délégation ne sont pas satisfaisantes, ont-ils estime. Ajouté au refus observé par l'administration quant à un engagement écrit exigé pour la prise en charge des doléances, la colère s'est vite exacerbée. Le ton est monté d'un cran. «Nous allons rester ici jusqu'à ce qu'il y ait un engagement écrit clarifiant la volonté des autorités de régler notre situation», a expliqué un participant qui n'a pas manqué de réitérer la menace de fermeture des routes déjà retenue comme autre option de riposte. A Béjaïa, restaurateurs, propriétaires de débits de boissons, taverniers, dépositaires et autres vendeurs en gros sont déterminés à défendre le métier. Toutes les actions sont bonnes. «Nous voulons défendre notre métier, dans le respect des lois. On a engagé de l'argent, des investissements et on fait vivre des familles», a souligné hier la président de l'association. «Nous nous insurgeons contre l'arbitraire», ajoute un autre membre de l'association qui s'interroge: «Est ce que c'est une honte de vendre de l'alcool' Comment peut-on concevoir le tourisme dans ces conditions'». Dans la foulée, les manifestants frondeurs ont soupçonné une volonté des autorités de prêter le flanc au marché noir. «Ils veulent encourager la contrebande et la drogue! C'est la seule explication à la pression de l'administration», ironise un autre. Constitués en association pour défendre leurs intérêts, ils disent avoir mené, vainement, plusieurs actions personnelles pour régulariser leur situation vis-à-vis de l'administration qui leur exige un arrêté d'exploitation spécial de débit boissons alcoolisées délivré par la Drag de la wilaya, sous peine de fermeture.
«Il y a urgence à réagir face à de telles sanctions, nous sommes des commerçants respectés, nous travaillons dans la légalité absolue, nous ne sommes pas des escrocs ou des voleurs, nous sommes tous ici détenteurs d'un registre du commerce», explique le président de l'association.
Les nombreuses démarches ont été entreprises par le bureau de l'association à l'effet de rencontrer le wali de Béjaïa, mais en vain, a-t-on expliqué. Hier, le contact a été renoué mais pas dans le sens souhaité par les exploitants. Plusieurs commerçants, présents hier à la manifestation, ont témoigné des intimidations, pressions et autres menaces qui continuent à se pratiquer à leur encontre, et ce depuis quelques mois, dans leur activité. Une vingtaine d'établissements ont été fermés depuis. La licence d'exploitation, désormais exigée par les services de sécurité à des opérateurs en place depuis des années, demeure le point sur lequel les deux parties se focalisent. D'un côté, les opérateurs s'estiment en droit de poursuivre leur activité avec un registre du commerce mettant en exergue l'importance de leurs investissements et le nombre d'emplois créés, de l'autre, l'administration qui campe sur sa position. «Nous ne sommes pas contre la légalité», affirme un opérateur mais précise-t-il «il appartient à l'administration de nous autoriser à activer d'une manière ou d'une autre et qu'elle mette un terme à cette situation de confusion». En d'autres termes, l'administration doit opter pour une activité avec des registres du commerce, comme c'est le cas depuis 1994, date à laquelle le wali de Béjaïa de l'époque avait signifié que «les activités commerciales relevant de la catégorie des établissements classés (restaurant, restaurant-bar, dépôt de boissons à emporter) ne seront plus soumises à l'avenir à l'obtention préalable de la licence délivrée par la wilaya» ou la délivrance de licence d'exploitation comme exigé par la nouvelle loi promulguée en 2005. A l'heure où nous mettons sous presse, la manifestation était toujours en cours.


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