Un début de consensus semble se dégager des premières consultations sur la révision constitutionnelle sur un ensemble de valeurs. Ahmed Ouyahia, qui mène ce dialogue, n'a, pour le moment, pas à gérer des divergences profondes avec ses hôtes tant ceux-ci, outre leur adhésion à la démarche retenue, partagent, dans leurs grands traits, la nature des amendements proposés dans le projet soumis à discussion. A en juger par leurs déclarations à la presse, les représentants des partis ou les personnalités reçus confirment, à quelques nuances près, le bien-fondé des amendements proposés. Et insistent sur la nécessité de les matérialiser. Sous le générique de l'adaptation du pays aux impératifs de la gouvernance moderne, tous soutiennent qu'une mise à niveau dans tous les secteurs de l'action publique doit s'opérer de fond en comble. Les réformes préconisées, dans ce cadre, portent aussi bien sur la promotion d'un système politique qui doit privilégier la transparence dans la gestion que la promotion des mécanismes de contrôle libres et autonomes. Les libertés individuelles et collectives, le renforcement des prérogatives du Parlement, l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs sont, dans ce contexte, des leviers de contre-pouvoir qui ont prouvé leur efficacité dans les vieilles démocraties. Et reconnus unanimement comme étant des remparts contre les abus de pouvoir. Pour hisser l'Algérie à un tel niveau de fonctionnement démocratique, une réforme globale de l'Etat et de ses institutions est nécessaire. Ce à quoi tend précisément la révision de la Constitution en cours. De sorte à conforter et/ou à rétablir, là où elle s'est étiolée, la confiance entre l'Etat et les citoyens, entre l'administration et les administrés. Et à cultiver la démocratie participative. Certains, à l'image de Me Farouk Ksentini reçu lundi dernier, ont considéré, à juste titre, que l'indépendance de la justice est la pierre angulaire d'un Etat démocratique parce qu'elle permet de rendre possibles des recours contre toute forme de travers dont se rendrait coupable un détenteur de pouvoir ou un prestataire de service. Il a estimé que « l'indépendance de la justice représentait la condition sine qua non pour l'instauration d'une réelle démocratie et l'édification de l'Etat de droit. Un aspect qui revêt une importance extrême pour éviter une démocratie de façade ». Le projet d'amendement préconise, dans ce sens, de prémunir le juge de toute forme de pression ou d'influence dans l'accomplissement de sa mission. Alors que l'alternance au pouvoir que doit incarner, toutes proportions gardées, la limitation des mandats présidentiels à deux, est revendiquée à l'unisson.
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Posté Le : 03/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S C
Source : www.horizons-dz.com