Algérie

Les vacances, c'est fini !


L'Algérie serait-elle en vacances estivales apparemment interminables ? Une gestion intérimaire, silencieuse serait-elle en réalité plus efficace que celle habituelle et titulaire ? Le gouvernement semble partiellement être en état de marche. Les déclarations faites par-ci par-là, les visites effectuées par certains à certaines localités territoriales et littorales peuvent cependant témoigner que l'Etat n'a pas de vacances. Son personnel si. L'on pourra tous prendre des vacances au seul sens de ne pas uniquement se sentir contraint au respect de certaines règles d'horaires, de timing, ou de programmation. Les vacances seraient ainsi une banale rupture temporaire de tout ce qui est aussi banal et usuel. Le travail posté. Un ministre, par définition, n'a pas à prendre de vacances. Sans qu'il ne soit congédié. Il a néanmoins droit à un congé. Même en y étant, il n'aurait pas trop à se distancier de son département à peine de dépassement et d'entassement de soucis. La pomme de terre, l'électricité, le Ramadhan, la rentrée des classes, la révision des listes électorales ainsi que toute autre chose publique ne connaissent pas du tout de vacances, ni de congé, ni de trêve encore moins de transbordement ou de villégiature. Ils étaient là, il y sont et y seront. Debout et tenaces. Imprescriptibles. Quant aux activités politiques, l'idée toute faite de « l'université d'été », qui en fait, son cursus scolaire ne dure qu'une journée sinon un peu plus, semble s'installer telle une feuille de présence sur la scène nationale en s'efforçant de passer un message de pérennité, de continuité et de travail avec beaucoup de peine, sans vacances, sans interruption et sans rechigner. Ainsi, une activité politique dans son principe n'est pas une fonction. Ni un métier harassant. Ce qui par conséquent ne peut entraîner l'octroi de congés. C'est un peu plus qu'une mission à la limite d'un engagement personnel. Personne n'est obligé à pratiquer un acte politique. Sauf si une propension intime s'en mêle et l'y emporte avec acharnement et ferveur. Lénine aurait dit qu'il « ne peut imaginer un révolutionnaire en pantoufles ». Dans ce schéma, l'on voit bien que même la retraite pour un politicien ne peut s'élever au rang d'un droit. Elle n'est faite que pour les travailleurs, qui eux ont bel et bien droit à cette levée d'obligation journalière de prise de service. Pour certains, l'idée de vacances n'est qu'une situation de pouvoir voir les autres partir en vacances. Ils sont nombreux, les voyeurs. Ils sont partout. Dans les guichets de compagnies de transports, dans les barrages routiers, dans les enceintes portuaires et aéroportuaires. Ils guettent le retour de ceux qui sont partis avec en bout d'espoir de les revoir revenir gais, souriants de délassés. Pour d'autres, l'idée de ces vacances, avec ou sans voyages, avec ou sans océan, avec ou sans péniches ou parasols, n'est qu'une occasion de fuir l'angoisse et le stress. Rompre momentanément la tourmente. Ils en font une sinécure, une sorte de retrait et d'extraction de la réalité sournoise qui les anime tout au long d'une année. En effet, comme les saisons, les vacances ressemblent trop les unes aux autres.
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