Les usagers oranais pris en otages

«Doit-on comprendre que c'est une panne provoquée pour permettre aux agents de souffler en cette période de fin de mois '» se sont interrogés hier des citoyens rencontrés au niveau de la Grande-Poste à Oran. Ces derniers ne veulent pas admettre le motif de la panne de réseau invoquée par des agents qui tentaient de tuer le temps entre deux réponses à des usagers excédés.
La situation est générale à Oran et touche, aujourd'hui, même les DAB qui fonctionnaient pourtant mardi, même si les retraits étaient plafonnés à 5000 DA. De nombreux citoyens, notamment des retraités, venus des autres régions de la wilaya, juraient par tous les saints qu'ils ne disposaient même d'argent pour payer le ticket de bus pour leur retour à la maison. «Je suis venu de Bethioua.
Je croyais que la panne n'affectait que le bureau de la localité. Après un détour par Arzew, j'ai dû venir à la Grande-Poste, malheureusement, je vais rentrer bredouille et je n'ai même pas de quoi payer mon ticket de bus», dira un vieil homme qui tenait à la main un couffin qu'il espérait remplir au marché de la rue de la Bastille après avoir encaissé sa pension de retraite.
Les histoires de ce genre ont été légion hier à Oran et les responsables de la Recette principale se disaient désolés de la situation, notamment des vieilles personnes. «Elles ne veulent pas comprendre que c'est une panne nationale qui affecte le réseau. Comment leur faire comprendre que la panne ne nous incombe pas '», affirme un responsable au niveau de la Grande-Poste.
Dans la matinée, un bureau de poste, qui disposait de fonds, avait permis à certains usagers de percevoir leurs retraites, «mais c'est une solution très vite abandonnée car elle a été source de problèmes pour les agents», affirme un autre responsable de la Recette principale. La situation a commencé à se détériorer samedi avec des pannes ponctuelles du réseau. Ce jour-là, il y avait une grande affluence. Les retraités ont dû attendre parfois des heures pour encaisser leurs chèques. Pour les responsables, le cafouillage de samedi était dû à la tension exercée sur le réseau.
«Ce jour-là, le système fonctionnait normalement et les pannes temporaires signalées étaient provoquées par la pression exercée sur le réseau. Mais, aujourd'hui, c'est une autre paire de manches, cela nous dépasse», affirme une autre source qui précisera qu'à ce jour, aucune date n'a été annoncée pour une reprise normale du service. Et en attendant, les usagers d'Algérie Poste à Oran continueront à ruminer en silence leur colère'