Les USA veulent un pare-feu contre la crise de la dette en zone euro Timothy Geithner

Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a appelé, avant-hier, la zone euro à monter un pare-feu contre la crise de la dette publique en zone euro, pour éviter qu'elle n'emporte d'autres pays dans des défauts de paiement en cascade. Des mesures supplémentaires pour accroître la capacité effective de ces engagements sont toujours nécessaires afin de créer un pare-feu contre une contagion plus grave, a-t-il affirmé devant le Comité monétaire et financier international (CMFI), une instance qui définit les orientations politiques du Fonds monétaire international. La menace de défauts de paiement en cascade, de ruées sur les banques et de risques de catastrophe doit être écartée, sinon cela sapera tous les autres efforts à la fois en Europe et mondialement, a-t-il poursuivi, selon le texte de son discours transmis à la presse. Les décisions pour savoir comment trouver une solution définitive aux problèmes de la région ne peuvent pas attendre que la crise devienne encore plus grave, a prévenu M. Geithner. Dans un entretien sur la BBC, il a rappelé son admiration devant les efforts de la zone euro pour résoudre la crise de la dette publique, tout en déplorant que ces pays avancent beaucoup plus lentement que les marchés. Tous ceux d'entre nous qui regardent l'Europe (...) doivent avoir de l'admiration pour ce qu'ils sont en train de faire et en reconnaître la difficulté, a déclaré M. Geithner. Mais les marchés avancent beaucoup plus rapidement qu'ils [les Européens] ne le font, a-t-il ajouté. M. Geithner, qui a participé le 16 septembre à une réunion en Pologne des ministres des Finances de la zone euro, avait à cette occasion exprimé son inquiétude devant les divisions des Européens face à la crise de la dette. Il est très dommage de constater non seulement qu'il existe des divisions dans le débat sur la stratégie en Europe, mais aussi qu'un conflit existe entre les gouvernements et la Banque centrale européenne, avait-il alors déclaré. Il a rappelé, avant-hier, sur la BBC cette nécessité pour les Européens de travailler de concert, particulièrement avec la BCE. Une condition nécessaire pour la confiance est de voir les gouvernements et la banque centrale travailler côte-à-côte et non en opposition, a-t-il déclaré. M. Geithner s'est également dit grandement impressionné par la force et la créativité des actions entreprises par la BCE, qui, a-t-il souligné, a été contrainte de se substituer aux Etats. Il est donc important que les gouvernements jouent leur rôle pour ne pas laisser la BCE supporter une part trop importante du fardeau de la réponse à la crise, a-t-il expliqué.