S'agit-il d'une réelle menace ou d'une simple démonstration de force visant à faire pression sur le pouvoir à Damas ' Après s'être, jusqu'ici, gardé de brandir un éventuel recours à la force pour chasser le président syrien et son régime - se contentant d'une aide militaire en faveur les rebelles de l'opposition -, les Etats-Unis semblent revoir leur copie. On ne saurait lire autrement la sortie, lundi, du chef d'état-major de l'armée américaine, le général Martin Dempsey. Dans une lettre adressée au Congrès, il a esquissé les différentes options pour une intervention militaire en Syrie. Tout en précisant qu'une telle décision restait un choix politique, « que notre nation, a-t-il souligné, a confiée à ses dirigeants civils », le chef de l'armée US met en garde contre les conséquences d'un engagement dans le conflit. « Une fois que nous avons agi, nous devons être prêts pour la suite. Un engagement plus important est difficile à éviter », a-t-il averti devant le président de la Commission des forces armées du Sénat, Carl Levin. Parmi les scénarios qu'il envisage, le général Dempsey évoque celui de frappes aériennes visant la défense anti-aérienne du régime, ainsi que ses forces navales, aériennes et ses missiles. Selon lui, une telle option nécessiterait des centaines d'avions et de navires et pourrait coûter « en fonction de sa durée, des milliards » de dollars. Une autre option consiste en la mise en 'uvre d'une zone d'exclusion aérienne pour empêcher le régime de bombarder des zones rebelles. Un engagement plus conséquent encore pourrait prendre la forme d'une mise en place de zones tampons pour protéger les frontières avec la Turquie ou la Jordanie. Un tel choix impliquerait l'emploi de la force pour défendre ces zones et coûterait plus d'un milliard de dollars par mois. Enfin, l'officier américain évoque la possibilité de déployer « des milliers de membres des forces spéciales et d'autres forces terrestres (...) pour prendre d'assaut et sécuriser les sites capitaux » où se trouvent les armes chimiques du pays. Le document du général Dempsey n'est par resté sans conséquence. Après avoir bloqué le projet pendant plusieurs semaines, le Congrès envisage d'autoriser le président Barack Obama à livrer des armes à la rébellion syrienne à partir du mois prochain. Bien qu'elle n'ait pas une couverture politique, la sortie du patron de l'armée US met la lumière sur l'incapacité des pays impliqués dans la crise à converger vers une solution politique au conflit, tandis que les chances de la tenue de la conférence de paix dite Genève II s'amenuisent. D'où la montée au créneau de la Ligue arabe. Elle a demandé, lundi, à la Russie d'intensifier ses efforts en vue de la tenue de cette conférence. « La Ligue arabe mise toujours sur la solution politique comme seul et unique moyen permettant de sortir de la crise et de réaliser les aspirations du peuple syrien », a expliqué son secrétaire général adjoint Ahmed Ben Hali, non sans avertir contre les réels risques de partition qui pèsent sur le pays. Une situation qui a amené, selon lui, l'organisation panarabe à intensifier ses initiatives au niveau international en vue de la tenue de la conférence de dialogue entre le gouvernement et l'opposition à Genève.
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Posté Le : 23/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Goutali
Source : www.horizons-dz.com